Ain El-Fouara, un bien culturel protégé qui ne saurait être transféré de son espace géographique

Ain El-Fouara, un bien culturel protégé qui ne saurait être transféré de son espace géographique

ALGER – La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji a indiqué, jeudi à Alger, que le monument de Ain El Fouara situé dans la ville de Sétif « est classé sur la liste des biens culturels protégés ce qui empêche son transfert de son espace géographique et contexte historique dans lequel il a été classé ».

« En vertu de l’arrêté du 3 novembre 1999 portant classement des monuments et sites historiques parus dans le journal officiel n 87 du 8 décembre 1999, ce monument a été classé sur la liste des biens culturels protégés, ce qui empêche son transfert de son espace géographique et contexte historique dans lequel il a été classé », précisé la ministre lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales sur nombre de membres du gouvernement.

Répondant à une question du député Houdayfa Zaghouane du Mouvement de la société pour la paix (MSP) sur la possibilité de remplacer la fontaine de Ain El-Fouara par une autre ayant une symbolique historique, Mme Mouloudji a fait observer que « l’existence d’un monument n’empêche pas l’édification d’autres monuments et sculptures de symboles de la Guerre de libération dans les différents espaces et places publics ».

Elle a souligné « ‘l’importance » d’Ain El-Fouara pour les habitants de la région, rappelant que la statue a été encore vandalisée, le 4 décembre 2022, avant d’être restaurée rapidement par les services du ministère.

La ministre a expliqué que son secteur avait « reçu de nombreuses demandes urgentes de la société civile, des députés et des autorités publiques en vue d’accélérer la cadence de restauration de la statue, preuve de l’attachement des habitants à ce chefd’oeuvre et de la symbolique de ce monument dans cette ville ».     

La ministre a ajouté que son secteur, après avoir pris en charge toutes les opérations précédentes de restauration du monument, avait « soumis un ensemble de mesures et de dispositions aux autorités locales en vue de protéger le monument », soulignant que « le site a été renforcé depuis janvier 2023 par une surveillance permanente par l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), de la wilaya de Sétif ».

Répondant, par ailleurs, à une question sur la protection et la préservation du patrimoine culturel de la wilaya de Béni Abbès, la ministre a indiqué que les biens culturels étaient protégés en vertu de la loi 04-98 relative à la protection du patrimoine culturel, ajoutant que le Ksar de Béni Abbès avait été inscrit, dans ce cadre, sur la liste du patrimoine national protégé en 1999, tandis que le Ksar de de Kerzaz et le site rupestre de Marhouma sont inscrits sur la liste de l’inventaire supplémentaire.

La ministre a souligné avoir « donné des instructions aux autorités compétentes pour accélérer la mise en place des procédures de classification des sites et des Ksars non classés en vue de bénéficier ultérieurement de projets de restauration et de protection, notamment pour les Ksar des communes de Béni Ikhlef, Ouled Khoudir, Ksabi et Tabelbala ».

Mme Mouloudji a rappelé, en outre, les avantages dont a bénéficié le secteur de la culture et des arts de la wilaya de Béni Abbès, dont la restauration des Ksar de Béni Abbès et de Kerzaz, ajoutant que « dans le cadre du projet de loi de finances 2024, deux nouvelles opérations ont été approuvées en faveur de la wilaya de Béni Abbès, concernant l’étude de réalisation de la Maison de la Culture avec une autorisation d’engagement de 35 millions da, et la réalisation du siège de la Direction de la Culture avec un logement de fonction pour une autorisation d’engagement de 150 millions de dinars ». 

A une question relative à la protection du patrimoine culturel dans la wilaya d’Annaba, Mme Mouloudji a souligné que son département a pris une série de mesures relatives à la protection juridique, citant les opérations de classification de 7 biens culturels, à la faveur desquelles la vieille ville d’Annaba a été classée secteur sauvegardé en 2013 et la basilique Saint-Augustin, classée patrimoine culturel national à la fin juin 2023.

La wilaya d’Annaba a bénéficié également d’un programme spécial en termes de sauvegarde et de restauration des biens culturels, consistant en plusieurs opérations, en l’occurence la restauration de la basilique Saint-Augustin en 2013 et la réalisation d’un plan de protection du site archéologique « Hippone » et de la zone protégée y relevant, outre la réalisation du projet de réhabilitation et de restauration de la Mosquée Abou Merouane, a-t-elle ajouté.

Concernant la ville antique, Mme Mouloudji a indiqué que le ministère a procédé à l’inscription, au titre du budget 2024, d’une opération intitulée « études et suivi pour l’élaboration d’un plan de protection et de réforme du secteur sauvegardé de la Casbah d’Annaba et les travaux urgents ».

Répondant à une autre question sur l’exploitation du site archéologique de Tobna à Batna, la ministre a souligné que le site bénéficie, à l’instar de plusieurs autres sites de tout l’intérêt » du secteur, ajoutant qu’il est classé dans la liste du patrimoine culturel national et sa gestion et protection sont assurées par l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC).

Elle a ajouté que le site en question sera équipé de systèmes d’alerte et d’éclairage, soulignant qu’il est prévu également le recrutement davantage d’agents de surveillance.              

Mme Mouloudji a souligné que le site a également bénéficié d’un projet scientifique enregistré parmi les projets de recherche du Centre national de recherche en archéologie depuis 2017, ainsi qu’une opération enregistrée dans le cadre du programme des Hauts plateaux avec un montant de 40 millions, enregistrée depuis 2006.

A cet égard, la ministre a affirmé que son secteur encourage et ouvre ses portes à tous les chercheurs en archéologie des différentes universités à enregistrer des projets de recherche sur les sites archéologiques, annonçant l’octroi de  41 licences de recherche archéologique en 2022, et 39 jusqu’à présent au cours de cette année, et ce au profit des chercheurs universitaires et des centres de recherche sous tutelle du ministère, notamment le Centre national de recherche en archéologie, qui  » enregistre une intensité remarquable d’interventions dans le territoire de la wilaya  de Batna, compte tenu des découvertes quotidiennes effectuées lors de la réalisation de travaux d’aménagement », ce qui incite le secteur à envisager l’ouverture d’une annexe de recherche dans la wilaya ».

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