Agriculture: une production de 56 mns qx de céréales réalisée en 2019 - Algérie

Agriculture: une production de 56 mns qx de céréales réalisée en 2019

Agriculture: une production de 56 mns qx de céréales réalisée en 2019

ALGER – La production des céréales a atteint, en 2019, une quantité de 56 millions de quintaux, dont 27 millions de quintaux récoltés, ayant permis de suspendre l’importation du blé dur et de l’orge depuis avril 2019, a indiqué la cellule d’information et de communication de l’Assemblée populaire nationale (APN) mardi dans un communiqué.

Ainsi, le pays a produit 1,36 millions de quintaux de légumineuses, 11,3 m/q de dattes, 15,8 m/q d’agrumes, 5,2 m/q de viandes rouges, 5,7 m/q de viandes blanches et 3.3 milliards de litre de lait, selon des chiffres présentés par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Cherif Omari lors d’une réunion tenue par la Commission de l’Agriculture, de la Pêche et de la Protection de l’environnement à l’APN, en présence du ministre délégué chargé de l’Agriculture saharienne et des montagnes, Chehat Fouad et de la ministre des Relations avec le Parlement, Besma Azouar.

Abordant les actions réalisées en 2019, M. Omari a rappelé l’extension des espaces irriguées à 1,4 millions ha, la réalisation de 737 unités sous forme de forage et puits et 23 bassins pour l’irrigation agricole, outre l’installation de 290 unités d’éclairage avec l’énergie solaire et le désenclavement d’un grand nombre de zones agricoles en pavant 807 km de voies.

En matière de protection des ressources naturelles, de valorisation et de protection des steppes et des pâturages, il a été procédé à la plantation d’un rayon de 817.936 ha dans le cadre du Plan national de reboisement (PNR) où plus de 10 millions d’arbres ont été jusque-là plantés sur un total de 43 millions d’arbres visés, et au lancement du projet d’extension et de maintien du barrage vert.


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Evoquant le foncier agricole, le ministre a fait savoir que le droit de concession a bénéficié depuis sa promulgation en 2010 à près de 201.210 exploitants agricoles, dont 177.777 décisions d’attribution accordées à hauteur de 88%. De plus, un total de 453.000 hectares de terres inexploitées ont été récupérées en vue de leur redistribution et 190.000 autres hectares soumis aux mesures de récupération ont été recensés.

Par ailleurs, le ministre a fait état d’un nouveau système de financement agricole, de l’orientation de l’aide vers les activités productrices et de la création d’unités de recherche au niveau du ministère et des instituts techniques, équipées en moyens scientifiques et techniques.

M. Omari a affirmé, selon la même source, que le développement du secteur agricole figurait parmi les principaux axes du Plan d’action du Gouvernement, soulignant que sa rencontre avec la Commission de l’agriculture était l’occasion pour débattre du plan d’action du secteur en cours d’adoption par le ministère et le Gouvernement. Il s’agit d’une démarche s’inscrivant dans le cadre d’un plan global pour le développement du secteur 2020-2024, portant sur 3 principaux axes à savoir la modernisation de l’agriculture, la redynamisation de l’agriculture saharienne et l’agriculture montagneuse.

Le secteur de l’agriculture compte 140,1 millions d’hectares répartis sur 32,7 millions d’hectares de pâturages, 4,1 millions d’hectares de forêts et 2,8 millions d’hectares d’alfa, alors que les superficies cultivables s’élèvent à 8,5 millions d’hectares, a fait savoir le ministre.

 

L’agriculture contribue à hauteur de 12% dans le PIB

 

Le ministre a indiqué que l’agriculture contribue à hauteur de 12% dans le produit intérieur brut (PIB) et assure 2,6 millions d’emplois permanents. Le taux de croissance dans le secteur s’est élevé à 4,2% en 2019 pour une valeur de production de 3497 milliards de DA, couvrant ainsi les besoins nationaux à hauteur de 73%, ajoute la même source.

Evoquant les perspectives, le ministre a insisté sur la nécessité de s’orienter vers un développement agricole efficace et la mise en place d’une politique agricole durable, outre le renforcement de la sécurité alimentaire en recourant aux nouvelles technologies par le biais des start-up.

Le plan vise la modernisation des programmes de production des semences, des plantations et des plants, le renforcement des systèmes de veille sanitaire, l’exploitation rationnelle du foncier agricole, la facilitation du lancement des projets d’investissement de la mise en valeur des terres et l’encouragement de l’investissement dans les grands projets agricoles, a précisé le ministre.

Il s’agit aussi de développer les capacités de stockage, des chambres froides et des centres d’emballage, outre le renforcement de l’encadrement professionnel, tout en accordant un intérêt particulier à l’agriculture saharienne et de montagne.

Selon le même communiqué, le ministre délégué chargé de l’agriculture saharienne et des montagnes, Foued Chehat a mis l’accent sur l’importance du contact direct avec l’agriculteur en l’impliquant dans l’élaboration des projets et leur mise en œuvre sur le terrain selon la spécificité de chaque région.


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Dans ce cadre, M. Chehat a indiqué que l’objectif primordial à atteindre au niveau des régions sahariennes est de s’orienter vers l’utilisation des nouvelles techniques, l’exploitation rationnelle de l’énergie et des eaux, en sus du développement de l’énergie solaire.

Pour les régions montagneuses, le ministre délégué dira que la priorité consiste en l’adoption d’une méthode de travail impliquant directement les acteurs du secteur, outre l’utilisation des ressources inexploitées jusqu’à ce jour qui s’élèvent à 3.5 millions hectares.

Pour leur part, les membres de la Commission ont soulevé nombre de questions et de préoccupations concernant le secteur.

Dans ce contexte, un député s’est interrogé sur les méthodes et les moyens permettant la mise en œuvre du plan devant l’absence d’une stratégie de financement claire, critiquant, par là même, la discordance relevée dans les chiffres avancés par les différents ministères.

Déplorant la méthode de commercialisation du produit agricole, un autre député a indiqué « l’agriculteur craint désormais de se retrouver devant une production abondante en raison des difficultés de commercialisation », s’interrogeant sur les raisons qui font que l’Algérie ne sorte pas de ces crises.


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Un autre député s’est interrogé sur le dysfonctionnement qui entrave toujours la concrétisation de la sécurité alimentaire dans les produits agricoles de base, avant d’aborder une série de problèmes dont pâtit l’agriculteur, tels le problème du foncier, la main d’oeuvre, la gestion, la bureaucratie et la subvention qu’il estime comme principal entrave au développement du secteur.

De son côté, un autre membre de la commission s’est interrogé sur la poursuite par l’Algérie de l’importation des semences dont la production locale est inexistante, en sus de l’absence d’une banque de données fournissant des statistiques exactes sur la production.

Appelant à orienter la subvention vers ses véritables bénéficiaires, un autre député a abordé la question de distribution des actes de concession et les multiples entraves administratives se dressant devant l’investissement agricole.

Insistant sur la nécessité de coordonner avec d’autres secteurs, tels l’industrie, les ressources en eau dans l’objectif de parvenir à la concrétisation de l’autosuffisance et la sécurité alimentaires, un autre député a appelé à permettre aux agriculteurs dans les régions sahariennes, l’exploitation de la nappe d’eau souterrains dans l’irrigation, en sus de la nécessité d’un accompagnement technique des agriculteurs.

Les députés ont également abordé le problème de l’expansion urbaine au détriment des terres agricoles, soulevé en l’occurrence par un député qui a mise en exergue l’importance de la concertation avec les concernés et de revoir les lois sur les coopératives, les fonds et les chambres d’agriculture.

Un député a appelé au soutien du Fellah dans l’acquisition de l’équipement agricole, fustigeant l’interdiction imposée aux agriculteurs d’effectuer des forages, d’irriguer à partir des barrages, ainsi que la cherté des prix des engrais, alors qu’un autre membre de l’APN a mis en avant l’impératif de parachever les projets à l’arrêt et de relancer le Fonds pour le développement des zones de montages.

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