ALGER- Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Cherif Omari, a mis en avant mardi à Alger la nécessité de mettre à profit les expériences précédentes pour éviter les erreurs en matière d’élaboration des programmes de développement rural durable dans les wilayas à vocation montagneuse.
Lors d’un workshop co-présidé avec le ministre délégué chargé de l’agriculture saharienne et des montagnes, Chehat Fouad, sur le développement rural dans les wilayas montagneuses, M. Omari a appelé à accélérer la cadence de développement dans ces régions enclavées, véritable réservoir de ressources et de richesses naturelles.
L’agriculture de montagne concerne 28 wilayas et 450 communes par le programme de développement des montagnes et des forêts, a indiqué le ministre, ajoutant que « plus de 16% de la valeur ajoutée du secteur est produite dans ces régions ».
Il a fait savoir que cet atelier « premier du genre » et qui concerne les régions montagneuses de l’est du pays « sera suivi, dans les prochaines jours, par des rencontre similaires pour les wilayas de l’ouest et du centre, avant la tenue d’une rencontre nationale sur le développement des régions montagneuses et des forêts en Algérie en vue d’opérationnaliser tous les dispositifs prévus pour le développement de ces régions, qui recèlent d’importantes ressources naturelles végétales et animales endémiques ».
Il s’agira, a-t-il dit, d’élaborer un nouveau plan pour redynamiser les capacités de production existant dans les espaces montagneux et de créer les conditions favorables à la réussite des projets tracés, en associant la population locale à travers l’attraction des jeunes porteurs de projets et des compétences », a ajouté le ministre.
Concernant ces projets, M. Omari a cité l’implantation des arbres, la création d’unités de production et la valorisation de l’élevage pour un développement durable.
Cette rencontre, regroupant les directeurs de l’Agriculture, les conservateurs de Forêts, les secrétaires généraux des chambres d’agriculture et les cadres du secteurs, permet de se pencher sur les problématiques soulevées, de tirer les enseignements des expériences précédentes et d’œuvrer dans un cadre participatif afin de parvenir à une méthodologie nouvelle et transparente pour l’exploitation de tout le potentiel de production des zones montagneuses, a-t-il expliqué.
Le ministre a évoqué, en outre, l’importance du renforcement des produits animaliers dans ces régions à travers l’encouragement de l’apiculture et de l’élevage caprin et bovin afin de satisfaire les besoins des populations en matière de miel, de fromages et de lait mais aussi pour leur permettre d’améliorer leur niveau de vie à travers la commercialisation de l’excédent.
Le ministre de l’Agriculture a relevé, par ailleurs, l’existence de filières structurées auxquelles son département assure l’accompagnement, en plus de nouvelles filières, à l’image du safran, en tant que produits naturels à élargir et valoriser afin d’en faire une valeur ajoutée et un moyen de création d’emploi aux jeunes et à la gente féminine.
S’agissant de la préservation et de l’exploitation optimale de la ressource forestière, M. Omari a estimé impératif d’associer la population locale pour sa valorisation.
Par ailleurs, le ministre a salué le rôle des autres secteurs dans la réalisation du développement de ces régions, notamment du ministère de l’Intérieur, qui « supervise les projets de construction de routes et de raccordement des zones enclavées aux réseaux d’électricité et d’eau potable afin d’assurer aux citoyens une vie décente ».
De son côté, le ministre délégué chargé de l’agriculture saharienne et des montagnes, Chehat Fouad, a mis en avant dans son intervention « l’impératif de focaliser sur les communes les plus défavorisées, » estimant que le développement rural et les projets intégrés constituent un « grand chantier » qui permettra de réaliser le développement durable dans les régions montagneuse.
L’objectif principal des autorités est actuellement la concrétisation d’un véritable développement dans ces régions, a-t-il ajouté, mettant l’accent sur la nécessité de parvenir à des résultats satisfaisants pour la prospérité de ces vastes régions, la sédentarisation de leurs populations et la lutte contre l’exode rural ou les tentations de l’immigration.
Soulignant la diversité naturelle et environnementale de ces vastes régions, dont la superficie globale dépasse les 8 millions d’hectares, M.Chehat a relevé que chaque région a ses spécificités climatiques et biologiques.
Concernant la surface forestière, il a indiqué que la forêt constitue presque la moitié de la superficie de ces régions (plus de 4 millions d’hectares), précisant que la surface forestière requiert une gestion spécifique pour sa préservation.
Estimant que la superficie forestière est insuffisance par rapport à notre vaste territoire national, le ministre délégué a plaidé pour l’intensification des opérations de reboisement pour son élargissement et la lutte contre l’érosion du sol et la désertification.
Pour ce qui est des surfaces agricoles, le ministre délégué a indiqué qu’il existe trois millions d’hectares exploités, affirmant que l’agriculture « est l’activité principale pour le revenu des populations de ces régions et l’amélioration de leurs conditions de vie.
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