ALGER- Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Cherif Omari a affirmé, mardi, que parmi les principales recommandations des ateliers nationaux dédiés à la filière lait, figure la mise en place d’un système de numérisation pour le recensement et la classification du cheptel national de vaches laitières figure au vu du rôle de cette opération dans l’organisation et la promotion de cette filière stratégique pour l’amélioration quantitative et qualitative de la production.
S’exprimant en marge de sa rencontre avec les éleveurs bovins, les producteurs de lait et d’aliments de bétail au siège de la Chambre nationale d’agriculture en présence d’experts du secteur pour l’évaluation des ateliers organisés les 16 et 17 février à Ghardaïa, le ministre a fait état de l’installation d’une commission de travail au niveau de son département ministériel « chargée d’élargir la numérisation à toutes les filières du secteur, y compris celle du lait ».
Annonçant « le lancement de cette opération depuis Ghardaïa à titre pilote », M. Omari a indiqué que cette wilaya qui a réalisé l’autosuffisance en lait, compte un cheptel de 5.000 vaches laitières, dont elle maitrise la prise en charge sanitaire
Il a ajouté que la proximité de cette wilaya d’El Menia, connue pour la production des aliments de bétail, a favorisé la croissance et le développement de cette filière dans la région.
Pour M. Omari, la numérisation de la filière bovine, qui sera progressivement généralisée à autres wilaya, permettra de développer et d’améliorer son rendement et sa contribution dans la réalisation de la sécurité alimentaire, et partant, à la réduction de l’importation du lait en poudre, qui coûte à l’Etat des sommes colossales en devise.
Relever le défi de la sécurité alimentaire, valoriser la production nationale et sortir de la dépendance au lait en poudre d’ici fin 2024 est l’obectif escompté, a déclaré le ministre rappelant que l’Algérie a réalisé l’autosuffisance dans plusieurs produits agricoles, tels que les pommes, l’ail, la pomme de terre et la tomate.
Pour développer cette filière, le secteur compte créer de grandes fermes dans les Hauts plateaux et le Sud dédiées à la production d’aliments de bétail, notamment le maïs et le fourrage vert eu égard à leur importance dans l’amélioration de la production et la qualité alimentaire du lait, a précisé M. Omari.
Le ministre a évoqué, en outre, le développement des techniques de séchage de lait pour une valorisation optimale de ce produit et le non gaspiller, soulignant les mesures d’incitation visant le renforcement des fermes d’élevage de vaches laitières et leur adaptation à l’environnement naturel du pays à même de permettre à l’Algérie de mettre terme à l’importation de ces vaches d’Europe et de maitriser les races productrices de lait.
Mettant l’accent sur l’impérative amélioration des techniques d’élevage, M. Omari a appelé les instituts scientifiques et les centres de recherche relevant du secteur de jouer le rôle qui leur est dévolu dans ce domaine.
Il a plaidé, également, pour l’intégration du lait de chèvre et de chamelle au plan de développement de cette filière compte tenu de leur importance nutritionnelle et économique, notamment dans les régions du Sud et montagneuses.
De leur côté, les professionnels du secteur ont insisté, dans leurs interventions, sur l’impératif d’améliorer les races de vaches laitières et de soutenir les éleveurs, notamment en matière d’accompagnement sanitaire, appelant à l’élargissement de la superficie pastorale à même de répondre à la demande nationale.
Concernant la commercialisation du lait et de ses produits dérivés, les intervenants ont souligné la nécessité d’encadrer le processus de collecte par les laiteries et de régulariser les centres de collecte.
Les acteurs du secteur ont proposé, en outre, la levée de la subvention sur l’importation de la poudre de lait, appelant, en revanche, à intensifier l’investissement et à garantir le financement nécessaire au renforcement de la filière.
Ils ont plaidé, également, pour le développement des usines de fabrication d’équipements dédiés à la collecte et la transformation de lait, en sus de l’amélioration de la chaîne de conditionnement et le renforcement de la chaîne de conservation et de froid.
Valorisant ces propositions, M. Omari a promis de les examiner et de les enrichir à travers la création d’équipes chargées de l’élaboration d’une feuille de route pour la prise en charge de ces propositions.
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