NEW YORK- Près d’un enfant sur cinq au nord de Ghaza souffre d’émaciation, a déploré vendredi Ted Chaiban, directeur général adjoint de l’UNICEF pour l’action humanitaire et les opérations d’approvisionnement, dénonçant le quasi-blocage de l’aide humanitaire et de l’accès au nord de l’enclave palestinienne, soumise à une sauvage agression sioniste.
« La situation dans le nord de la bande de Ghaza est extrêmement grave. La reprise des déplacements de masse forcés, l’intensification du conflit et l’obstruction militaire permanente qui équivaut à un véritable blocus ont privé des centaines de milliers d’enfants et de familles d’une aide humanitaire vitale », a-t-il souligné dans une déclaration publiée sur le site de l’agence onusienne, faisant part de ses « pires craintes » pour les enfants du nord de Ghaza.
« Près d’un enfant sur cinq souffre d’émaciation, la forme de malnutrition la plus grave. La privation prolongée de nourriture, d’eau et d’aide essentielle, notamment d’aliments et de compléments nutritionnels pour les jeunes enfants, sont à l’origine de cette situation », a-t-il expliqué, mettant en garde contre la poursuite des « combats intenses, les déplacements forcés et le blocage continu de l’aide humanitaire ».
Selon ce responsable, le nombre de camions d’aide atteignant le nord de Ghaza s’est réduit à un filet inacceptable, plongeant une population déjà affaiblie dans des souffrances plus grandes encore.
« Depuis le début du mois d’octobre, seuls 80 camions ont pu atteindre le nord de la bande de Ghaza, contre plus de 460 camions au cours de la même période en septembre. Il s’agit là d’un recul catastrophique de l’accès humanitaire pour les 400 000 personnes piégées dans cette zone, dont la plupart sont des enfants et des femmes », a-t-il dénoncé.
Les récits qui nous parviennent du terrain, a poursuivi Ted Chaiban, « nous hantent et nous déchirent le cœur ». Il affirme que les familles manquent de nourriture, l’eau est extrêmement rare et les équipements sanitaires et d’hygiène de base ne sont plus disponibles.
« Des rapports tragiques font état d’enfants brûlés, tués et mutilés. La malnutrition aiguë dans le nord de Ghaza a atteint des niveaux alarmants, et plus de 2 000 enfants qui recevaient un traitement pourraient avoir vu leurs soins interrompus. Chaque journée sans traitement peut être fatale », a-t-il averti.
Pour le chef de l’action humanitaire à l’UNICEF, le monde doit « agir maintenant » pour éviter que cette catastrophe ne se transforme en une véritable famine.
Il a plaidé, dans ce contexte, pour « la levée immédiate des restrictions à l’aide dans le nord de Ghaza, la reprise du trafic commercial, l’approbation d’itinéraires supplémentaires pour le transport sûr des marchandises, la protection des travailleurs humanitaires et l’accès sans entrave à l’aide humanitaire ».
Il a assuré, à ce titre, que l’UNICEF a besoin que l’Office pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) maintienne sa présence sur le terrain en tant que « levier indispensable et irremplaçable de l’intervention humanitaire ».
« L’UNRWA a joué un rôle crucial dans l’acheminement d’une aide vitale à la population palestinienne, qui dépend fortement de ses services », a-t-il ajouté.
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