NEW YORK (Nations unies) – Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, a appelé vendredi la communauté internationale à « agir maintenant » pour mettre fin à l’agression génocidaire que mène l’entité sioniste contre le peuple palestinien et permettre l’acheminement d’une aide alimentaire conséquente dans la bande de Ghaza, au bord de la famine.
« La communauté internationale ne peut pas rester inerte alors que la vie s’épuise à Ghaza. Au nom de l’humanité, nous devons agir. Et nous devons agir maintenant », a-t-il affirmé, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, à la demande de l’Algérie, sur la situation des travailleurs humanitaires et le risque de famine à Ghaza.
L’ambassadeur Amar Bendjama a relevé, à l’occasion, que l’agression contre le peuple palestinien innocent, bouclera dans deux jours son sixième mois. « Six mois de barbarie et de punition collective, six mois de souffrance pour la population de Ghaza, six mois qui mettent à l’épreuve l’humanité de chacun d’entre nous, six mois qui mettent à l’épreuve l’ordre international et notre capacité à préserver notre coexistence pour les générations futures et six mois qui ont plongé toute la population de Ghaza dans la famine », a-t-il souligné.
Il a demandé, à l’occasion, à la communauté internationale de ne pas oublier que, depuis le 7 octobre, l’entité sioniste a tué « plus de 33.000 Palestiniens, dont plus de 70 % étaient des enfants et des femmes », « 224 humanitaires » et « 484 agents de santé ».
Citant la Cour internationale de Justice (CIJ), le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a soutenu que « les Palestiniens de Ghaza ne sont plus confrontés à un risque de famine, mais à une famine qui s’installe ».
Pour remédier à cette situation, a-t-il poursuivi, la CIJ a émis une nouvelle série de mesures conservatoires visant à « alléger les souffrances du peuple palestinien ».
En effet, le 28 mars, dans un communiqué publié sur son site, la CIJ a indiqué que les 15 juges de la Haute instance judicaire des Nations unies ont décidé à l’unanimité que l’entité sioniste « doit, conformément aux obligations lui incombant au titre de la Convention pour la prévention et la répression du crime du génocide et au vu de la dégradation des conditions de vie auxquelles sont soumis les Palestiniens de Ghaza, en particulier la propagation de la famine et de l’inanition, prendre toutes les mesures nécessaires et effectives pour veiller sans délai, en étroite collaboration avec l’Organisation des Nations unies, à ce que soit assurée sans restriction et à grande échelle la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l’aide humanitaire en toute urgence, notamment l’eau, la nourriture, l’électricité, le combustible et les abris ».
« Cependant, la puissance occupante ne s’est pas conformée à cette décision », a-t-il regretté.
L’ambassadeur Amar Bendjama a rappelé, dans ce contexte, que le Conseil de sécurité a également agi en exigeant un cessez-le-feu immédiat à travers sa résolution 2728.
« Pourtant, plus de 10 jours après son adoption, le pouvoir occupant refuse manifestement de la mettre en œuvre. Une conduite indigne d’un membre des Nations unies », a-t-il dénoncé.
Mais, pour le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, cette attitude n’est « pas surprenante » de la part « d’une machine à tuer qui commet toutes les violations du droit international en toute impunité ».
« Confiant qu’il ne sera jamais tenu pour responsable, le pouvoir occupant continue de commettre plus de crimes et de violations. Nous devons mettre un terme à cette aberration », a-t-il plaidé.
Evoquant la mort de sept humanitaires, membres de l’ONG World Central Kitchen (WCK), tués dans une frappe à Ghaza, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a affirmé que ce crime n’est « pas surprenant » et ne constitue « pas une exception ».
« Il s’agit d’une attaque qui les a visés systématiquement, voiture par voiture, comme l’a affirmé José Andres », fondateur de WCK, a-t-il ajouté.
Pour M. Bendjama, le meurtre des humanitaires à Ghaza s’inscrit dans « la continuité de la doctrine d’oppression et d’occupation pratiquée en Palestine ».
« Depuis le début de l’agression, l’ONU, les ONG, les acteurs humanitaires et les Etats membres ont déclaré que le mécanisme de déconfliction à Ghaza ne fonctionnait pas. Non pas par manque de coordination, mais plutôt par un choix délibéré visant à semer la peur parmi les Palestiniens et ceux qui veulent les aider », a-t-il soutenu.
Il a indiqué, à ce titre, pas possible de demander aux acteurs humanitaires de servir au péril de leur vie, plaidant pour « un cessez-le-feu immédiat » afin de créer les conditions permettant à ces humanitaires d’atteindre ceux qui sont dans le besoin.
« Autrement, la population palestinienne risque d’être livrée à elle-même, et le pire sera inévitable. Des milliers de personnes mourront de faim, comme le prédisent divers rapports », a-t-il averti.
Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a estimé que la situation à Ghaza « va se détériorer encore avec la décision de geler les opérations de World Central Kitchen et le corridor maritime depuis Chypre », dénonçant la campagne menée par l’entité sioniste pour « bloquer et démanteler l’UNRWA, l’épine dorsale des opérations humanitaires de l’ONU à Gaza ».
Le CS doit imposer un cessez-le-feu pour empêcher le châtiment infligé aux civils à Ghaza