Adhésion de l’Algérie à la ZLECAf, une étape « cruciale » en vue d’augmenter les exportations

Adhésion de l'Algérie à la ZLECAf, une étape "cruciale" en vue d'augmenter les exportations

ALGER – Le président du Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), Sidi Mohammed Bouchenak Khelladi a mis en avant, lundi à Alger, l’importance de la démarche entreprise par l’Algérie à travers sa ratification, il y a deux ans, de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), et ses retombées positives sur l’économie nationale dont la promotion des exportations hors-hydrocarbures.

Lors d’un séminaire sur les orientations stratégiques et les perspectives de mise en œuvre de l’accord de Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), M. Bouchenak Khelladi a indiqué que la ratification par l’Algérie de l’accord de ZLECAf en mai 2021, constituait « une étape cruciale » pour l’économie du pays, en ce sens qu’elle permet d’ouvrir de nouvelles perspectives pour l’économie nationale et de consolider les échanges commerciaux entre les pays africains, outre la promotion des exportations nationales.

Le président du CNESE a, en outre, souligné l’importance de l’exportation qui « est nécessaire en vue d’appuyer le tissu industriel national », affirmant que la maîtrise des technologies de production est un avantage concurrentiel essentiel, en vue d’accéder efficacement aux marchés africains », appelant à « une réflexion approfondie sur les perspectives socio-économiques dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de ZLECAf en vue de mieux appréhender ses outils et son impact sur notre commerce extérieur ».

La ZLECAf couvre un marché de 1,3 milliard de personnes et devrait atteindre 3 milliards d’habitants à l’horizon 2050, avec un PIB global estimé à 2.500 Mds USD.

La ZLECAf sera ainsi le plus grand espace commercial de libre échange dans le monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMS), selon les informations fournis lors du séminaire.

Le même responsable a rappelé la démarche des Pouvoirs publics, à travers les engagements du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dont celui relatif à « la mise en place d’une politique commerciale cohérente et judicieuse en vue de s’ouvrir sur l’économie mondiale à travers la ZLECAf ».

A ce propos, il a souligné l’impératif d’évaluer les potentialités d’exportation des produits algériens vers la ZLECAf, en examinant les opportunités offertes à la partie algérienne et en définissant les secteurs prioritaires pour conforter la présence de l’Algérie sur le marché africain.

Pour M. Bouchenak Khelladi, les entreprises algériennes, notamment actives dans le commerce extérieur, sont appelées à tirer profit des outils du marché africain énoncés dans l’Accord, mettant en avant l’importance d’emprunter les meilleures voies à même de renforcer les avantages  concurrentiels de l’Algérie sur le marché continental.

L’Accord de la ZLECAf a pour objectif d’intensifier les échanges commerciaux entre les pays africains à travers la création d’un marché commun de biens et de services en vue de renforcer la complémentarité économique du continent, selon la vision africaine à l’horizon 2063 élaborée par l’Union africaine (UA).

           

–Exportations algériennes vers l’Afrique : des avantages concurrentiels importants —

 

De son côté, l’expert en commerce extérieur, Said Djellab a affirmé que les perspectives de développement des exportations algériennes hors hydrocarbures dans la ZLECAf étaient « très importantes », eu égard à la place pionnière de l’Algérie dans le domaine économique au niveau africain.

Il a également mis en exergue « les grandes potentialités » de développement des échanges commerciaux avec l’Afrique notamment les exportations non-pétrolières.

« Les échanges commerciaux entre l’Algérie et les Etats africains ne représentent que 4% seulement du volume des échanges commerciaux extérieurs de l’Algérie avec le reste du monde » a précisé l’expert, évoquant la possibilité de développer les échanges commerciaux entre l’Algérie  et les pays africains pour atteindre un taux de 15%.

M. Djellab a affirmé, dans son intervention, que la densité du tissu industriel algérien et les structures dont dispose l’économie nationale constituaient un avantage concurrentiel pour les exportations algériennes, d’autant plus que 80% des exportations des pays africains sont des produits de base (essentiellement énergétiques, miniers et agricoles).

L’ouverture prévue de nombre de zones économiques de libre-échange au niveau des wilayas frontalières et de banques algériennes dans des capitales africaines, permettra, dans un avenir proche, de booster les exportations algériennes, a-t-il soutenu, plaidant pour « un appui particulier » aux entreprises exportatrices vers l’Afrique, au vu des spécificités du marché continental.

A son tour, la représentante du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Djamila Bachouche, a affirmé que le marché africain des produits et équipements électriques est « attractif » pour les entreprises algériennes activant dans cette filière industrielle qui compte plus de 150 entreprises publiques et privées, et ce au vu du besoin d’investissement dans ce domaine, du taux élevé de croissance que devrait enregistrer ce secteur sur le plan continental, et de la croissance démographique, en sus de l’expansion urbaine rapide.

Elle a, en outre, souligné l’importance du cluster des entreprises algériennes spécialisées en fabrication et exportation des équipements électriques, lancé l’année dernière, ce qui a permis de mettre au point une feuille de route pour le positionnement de ce type de produits sur les marchés africains.

La même responsable a salué les efforts des entreprises algériennes qui exportent depuis plusieurs années des produits conformes aux normes internationales.

 

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