Dans une démarche ambitieuse visant à consolider la souveraineté sanitaire et à faire progresser l’industrie pharmaceutique nationale, une convention tripartite de coopération a été signée ce lundi entre le groupe public Saïdal, la holding Madar, et une équipe de chercheurs algériens de renom. L’objectif : créer un centre de recherche de pointe et une usine de production de vaccins à usage humain et vétérinaire. La cérémonie de signature s’est déroulée au siège du ministère de l’Industrie pharmaceutique, en présence du ministre Wassim Kouideri, qui a qualifié le projet de « stratégique et prometteur ».
Un laboratoire national aux standards internationaux au cœur de l’Algérie
La convention prévoit la création d’un centre national intégré, comprenant un laboratoire de recherche spécialisé et une usine moderne de production de vaccins, à la fois pour l’usage humain et vétérinaire. Il s’agit d’un tournant majeur pour l’industrie pharmaceutique algérienne, qui vise à renforcer la sécurité sanitaire du pays et à réduire sa dépendance vis-à-vis des marchés étrangers, notamment à la lumière des défis mondiaux posés par des pandémies comme celle de la Covid-19.
Lors de son intervention, le ministre Wassim Kouideri a souligné que cette initiative s’inscrit dans la mise en œuvre de la stratégie nationale visant à atteindre l’autosuffisance pharmaceutique, affirmant :
« Ce projet n’est pas qu’une simple usine ; c’est une nouvelle pierre angulaire dans la construction d’un écosystème national de recherche et de développement biologique, fondé sur les compétences algériennes et au service du citoyen. »
Des compétences nationales au cœur du projet
Parmi les figures scientifiques associées au projet figurent le professeur Yahia Chebloune, expert reconnu en virologie et immunologie, connu pour ses recherches pionnières dans le développement de vaccins, ainsi que le docteur Houssam Krib, président du groupe AGP, également partenaire de l’accord. Le ministre a insisté sur le fait que l’implication de ces personnalités scientifiques reflète la confiance accordée au potentiel intellectuel algérien, capable d’innover dans des domaines aussi stratégiques que les sciences de la vie et la biotechnologie.
Il a également précisé que cette collaboration entre les secteurs public, privé et académique constitue un modèle de synergie nationale, à même d’opérer un saut qualitatif en matière d’innovation et de production locale, en rupture avec les logiques de consommation basées uniquement sur l’importation.
Vers une position régionale de l’Algérie dans le domaine des vaccins
Ce projet représente une étape stratégique vers la transformation de l’Algérie en un hub régional de production vaccinale, dans un contexte où la demande ne cesse de croître en Afrique et dans le monde arabe. Il ouvre aussi des perspectives à l’exportation et à la création de partenariats avec des organismes sanitaires internationaux, tels que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les Centres africains de contrôle des maladies (Africa CDC).
Le ministre a ainsi affirmé :
« Grâce à ce centre, l’Algérie sera en mesure de participer activement aux efforts mondiaux de lutte contre les épidémies, en développant des solutions médicales locales conformes aux normes internationales les plus strictes. »
Il a par ailleurs garanti un soutien gouvernemental fort pour les phases de réalisation, d’équipement et de certification du projet.
Miser sur l’économie de la connaissance et les industries du futur
Ce projet est un exemple concret d’économie fondée sur la connaissance, avec un investissement porté sur les talents, les compétences locales et les technologies, plutôt que sur l’importation et la consommation passive. Il permettra également de former une nouvelle génération de chercheurs spécialisés en biotechnologie, grâce à des partenariats avec les universités algériennes et les centres de recherche nationaux.
Les travaux de construction du laboratoire et de l’usine devraient débuter dans les mois à venir. L’ensemble du projet sera équipé des technologies les plus avancées, avec un volet important consacré au transfert de savoir-faire et à la formation des ressources humaines, renforçant ainsi les opportunités d’emploi pour les diplômés en sciences médicales et biologiques.
Conclusion : la souveraineté sanitaire commence ici
À travers cette initiative, l’Algérie réaffirme sa volonté de retrouver une place centrale sur la scène scientifique et sanitaire africaine, en prônant une souveraineté fondée sur l’investissement dans la recherche et la production locale. Ce partenariat tripartite incarne une vision stratégique selon laquelle l’avenir se construit dans les laboratoires, et non dans les marchés.
Vaccins : Saidal, Madar et AGERP s’allient pour créer un centre de recherche et une usine de production