Accord Algérie-UE: déficit permanent de la balance commerciale hors hydrocarbures - Algérie

Accord Algérie-UE: déficit permanent de la balance commerciale hors hydrocarbures

Accord Algérie-UE: déficit permanent de la balance commerciale hors hydrocarbures

ALGER – Les données sur le développement des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) durant la période 2003-2018 présentées lundi à Alger à l’occasion de l’évaluation de l’accord d’association, ont mis en évidence un déficit permanent de la balance commerciale de l’Algérie hors hydrocarbures en faveur des importations.

Les importations de l’Algérie avoisinaient, avant l’entrée en vigueur de l’accord d’association avec l’UE, les 9 milliards de dollars en 2003, contre 21,099 milliards de dollars d’importations depuis l’UE en 2018, indiquent les chiffres présentés par la représentante du ministère du Commerce, Mme Mokhtari Leila lors d’un atelier d’évaluation de l’accord d’association Algérie-UE, présidé par le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Aïssa Bekkai et organisé dans le cadre d’une rencontre nationale sur l’évaluation des accords commerciaux entre l’Algérie et ses partenaires économiques.

Les exportations ont atteint 14,470 milliards de dollars en 2003 et 23,652 milliards de dollars en 2018, en hausse de 63,45%.

Pour ce qui est des exportations hors hydrocarbures, elles sont passées de 344 millions USD en 2003 à 889 millions USD en 2018, soit une hausse de 158%.

« Il ressort de ces chiffres qu’un déficit permanent de la balance commerciale hors hydrocarbures pour les importations est enregistré durant la période 2003-2018, constituant un véritable point faible pour les capacités d’export vers les marchés européens », a expliqué Mme Mokhtari.

La représentante du ministère a imputé, dans ce cadre, le faible niveau d’exportation vers les marchés européens à plusieurs facteurs, internes et externes.

Pour les facteurs internes, elle a cité « une incohérence » entre les quatre politiques: commerciale, industrielle, agricole, de pêche et financière.


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Il s’agit également, poursuit Mme Mokhtari, de « l’absence de préparation et d’accompagnement » des entreprises algériennes productrices pour faire face à la concurrence interne.

Pour ce qui est des facteurs externes, elle a cité entre autres les facteurs entravant les exportations algériennes, les conditions techniques et juridiques pour pouvoir accéder au marché européen et qui sont devenues plus « strictes », outre le manque des investissements européens en Algérie destinés à l’exportation.

Parmi les facteurs externes entravant les opérations d’exportation vers le marché européen figurent également « l’absence de complémentarité entre les petites et moyenne entreprises (PME) algériennes et les PME européennes et la non intégration de ces dernières dans les chaînes des valeurs ».

Le dernier facteur consiste en « la réduction des avantages accordés par l’UE à l’Algérie comparativement aux accords de libre-échange conclus par l’UE avec les autres pays », a ajouté Mme Mokhtari.

Elle a rappelé, à cet égard, les dispositions de l’Accord d’association Algérie-UE signé en 2002 et entré en vigueur en 2005.

L’Accord d’association stipule, dans son volet commercial, l’instauration d’une zone de libre échange des produits industriels et la libération progressive des produits agricoles et agro-alimentaires et les produits halieutiques ainsi que la libération dans le domaine du droit d’établissement et des services.


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Concernant les produits industriels, les produits d’origine algérienne bénéficient, à l’exportation, à partir du 1 septembre 2005 de la franchise de droits de douanes.

Pour l’importation, l’Accord stipule le démantèlement tarifaire sur trois étapes. La première liste comporte le démantèlement tarifaire immédiat à partir du 1 septembre 2005, tandis que la deuxième liste comporte le démantèlement progressif de 1.095 positions douanières sur 7 ans pour atteindre 00% en 2012.

La dernière liste concernée par le démantèlement tarifaire comporte 1858 positions douanières de 2007 à 2017 sur 10 ans pour atteindre 0% en 2017.

S’agissant des produits agricoles et agro-alimentaires et des produits halieutiques d’origine algérienne, ils bénéficient à l’exportation d’avantages douaniers illimités, notamment les légumes ou d’avantages dans le cadre des quotas tarifaires pour les fruits, les légumes et les produits agro-alimentaires.

A l’importation, l’Accord d’association stipule la réduction des droits de douane pour les produits agricoles concernant 115 positions douanières avec des taux oscillant entre 20 et 100%.

Quant aux produits agricoles manufacturés, 50 positions douanières bénéficient d’avantages allant de 20 à 100 %, tandis que les produits halieutiques bénéficient d’une réduction pour 87 produits (poissons) à partir du 1 septembre 2005 avec un taux de 50%.

Dans le même contexte, Mme Mokhtari a rappelé que le Schéma de Démantèlement tarifaire a été révisé pour 1085 positions douanières pour atteindre 0% en septembre 2020.

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