Abdelhamid Benbadis, un homme qui a forgé les esprits pour briser l’étau colonial

Abdelhamid Benbadis, un homme qui a forgé les esprits pour briser l’étau colonial

CONSTANTINE – Cheikh Abdelhamid Benbadis, fils de Constantine, est l’un des hommes de l’Algérie ayant parvenu à forger les fondements de la personnalité des individus, à travers l’instauration d’une profonde conscience nationale à l’origine de la révolte qui a brisé l’étau colonial et permis le recouvrement de l’indépendance.

L’imam Ben Badis, bien que décédé en 1940, continuait à faire glacer le sang du colonisateur qui le citait encore dans les rapports de police établis durant la Guerre de libération nationale (1954 à 1962), a indiqué à l’APS le président de la Fondation Abdelhamid Benbadis, le professeur Abdelaziz Filali.

Ces rapports admettaient que cet homme réformateur formait une armée et que de nombreux cadres de la Révolution algérienne sont ses élèves ou les élèves de ses élèves.

L’Imam Benbadis a consacré sa vie à répandre l’esprit national parmi les individus et à consolider l’idée d’appartenir à la société algérienne, qui a sa propre histoire, ses valeurs et sa culture, à réfuter toutes les tentatives d’intégration, car le cheikh a continué à hanter l’esprit du colonisateur même après sa mort, comme l’a souligné le professeur Filali, qui a qualifié son combat intellectuel de « plus grand djihad contre le colonisateur.

Le professeur Filali a souligné que l’impact et l’influence exceptionnelle du cheikh Ben Badis sur l’opinion musulmane algérienne est un fait reconnu dès 1921 et cela était confirmé par les rapports de la police coloniale de l’époque.

Sur instruction des hautes autorités de la France coloniale, un policier était mobilisé dès l’an 1921 pour suivre les mouvements et les activités de l’imam Benbadis, a révélé le professeur Filali, ajoutant que même les lettres d’invitations pour assister aux cérémonies étaient répertoriées par la police coloniale.

Il a également rapporté que le leader du mouvement réformiste en Algérie, qui a consacré sa vie au changement réel en s’appuyant sur l’attachement de l’individu à son identité, sa religion et son unité nationale, a ouvertement affronté l’occupant français et combattu tous les schémas d’intégration, haussant le ton en déclarant que « la nation algérienne ce n’est pas la France, ne peut pas être la France et ne veut pas être la France ».

Le professeur Filali a affirmé que le fondateur de l’Association des oulama musulmans algériens menait un combat sur plusieurs fronts, car il militait pour éclairer les esprits sur la question de l’indépendance et a lutté contre l’ignorance pour instaurer la renaissance d’une nation libérée et instruite.

Des penseurs contemporains considèrent que la mémoire de cet homme est étroitement associé au savoir à travers la célébration, le 16 avril de chaque année, de la journée du savoir coïncidant avec la date de sa mort (16 avril 1940).

Ils ont également plaidé pour réaliser plus de recherches sur les écrits et œuvres de l’Imam Benbadis, considéré comme une fierté pour l’Algérie.

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