ALGER – Les résultats du Recensement général de l’agriculture (RGA) 2023 devrait permettre d’anticiper et prévenir de la volatilité des prix des produits de large consommation, a indiqué, lundi à Alger, le directeur général du Bureau national d’études pour le développement rural (BNEDER), Khaled Benmohamed.
Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne, M. Benmohamed a déclaré que si les variations de prix sont actuellement « brusques », les résultats du RGA auront pour conséquences de les rendre « plus souples », expliquant ces écarts importants de prix par « des problèmes de commercialisation, de transport ou de manque de main d’oeuvre pour la collecte des récoltes ».
Le responsable a estimé, a ce titre, que l’organisation du RGA 2023 « vient à point nommé » vu que le dernier recensement du genre remonte à 2001, dont la base de données est « largement dépassée ».
Cette opération de recensement « devrait se dérouler sur une période maximale de trois mois, afin d’avoir une photographie instantanée sur l’économie agricole et obtenir les informations liées aux différentes productions pour éviter le transfert de production d’une région à une autre, ce qui fausserait la répartition spatiale des productions », a souligné le premier responsable du BNEDER qui prend en charge la réalisation du RGA.
Ainsi, le RGA 2023 donnera, selon lui, les réponses attendues en termes de visibilité sur la structure agraire, notamment la répartition spatiale des productions et les répartitions des classes de superficies (petites, moyennes ou grandes exploitions).
Il permettra, en outre, d’avoir une idée plus précise sur la structure des effectifs des animaux d’élevage, ou encore des informations sur l’emploi ainsi que des données sur l’âge des chefs d’exploitations et des types d’exploitations, a-t-il ajouté.
Ce recensement contribuera à révéler « certains changements en termes de pratiques agricoles et de types d’exploitations », selon le responsable estimant que « nous assistons à l’émergence de l’exploitation agricole industrielle, qui par la mise en culture de grandes superficies, dans le cadre du développement des cultures stratégiques, donnera des informations très édifiantes sur l’économie agricole et surtout sur l’orientation des productions issues des zones du grand sud algérien ».
M. Benmohamed a fait savoir, également, que ce RGA « permettra, peut-être, de découvrir un certain nombre de filières en émergence et qui peuvent constituer un élément fondateur de filières d’avenir ».
Le RGA 2023 qui « concernera l’ensemble des productions qui sont pratiquées par l’ensemble des exploitants agricoles », se déroulera en deux phase dont la première consiste à « la constitution d’un fichier de référence sur la base des données établies par les services des statistiques relevant des différentes Directions des services agricoles (DSA) des wilayas », a tenu à préciser le responsable.
Au cours de la seconde phase du RGA, il sera procédé à « des enquêtes modulaires complémentaires à l’enquête de base, pour mettre la lumière sur un certain nombre de thématiques : l’utilisation des engrais, la mécanisation, ou encore un type d’élevage ».
Le troisième recensement général de l’agriculture sera lancé octobre prochain, selon des déclarations récentes du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni.
Quelque 11.000 personne dont 8000 enquêteurs sur le terrain seront mobilisés pour la réalisation de l’opération de recensement au niveau national, qui bénéficiera d’une enveloppe de 789,5 millions de dinars.
Evoquant les cultures stratégiques, le directeur général du BNEDER a appelé à « mettre le paquet sur l’irrigation d’appoint afin de sauver la campagne céréalière de cette année, bien qu’elle ne soit pas en danger dans l’ensemble du territoire ».
Il a estimé que l’irrigation d’appoint de 600.000 hectares de céréales est un objectif « ambitieux », qui permettrait s’il est atteint de « sécuriser la production agricole autour de 36 à 40 millions de quintaux, équivalente à la production à la campagne de l’année dernière ».
M. Benmohamed a affiché sa satisfaction quant aux performances « très intéressantes » atteintes dans la culture de la pomme de terre avec des rendements « autour de 750 à 800 quintaux à l’hectare et parfois plus ».
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