Secteur public marchand: la nécessité de la mise à niveau du mode de gestion soulignée

ALGER- La nécessité de mettre à niveau les systèmes de gestion des EPE et de les accompagner par diverses mesures en vue de les préparer à la concurrence a été soulignée mardi à Alger par plusieurs ministres qui participaient à une journée d’étude sur le thème « Organisation et système de fonctionnement des entreprises publiques », organisée par l’INESG.

A ce propos, le ministre de la Poste et des Télécommunications, M. Brahim Boumzar, intervenant lors des débats de cette journée de deux jours, a indiqué que les pouvoirs publics œuvrent à accompagner les entreprises publiques afin de leur permettre créer de la valeur ajoutée et de contribuer à la richesse nationale.

Selon lui, le secteur marchand public représente aujourd’hui quelques 33 grands groupes étatiques et plus de 520 entreprises publiques économiques (EPE), tout en rappelant que la gestion de ces entités est passée par plusieurs modèles d’organisation (Holdings, SGP, Groupes ).

« Le Gouvernement œuvre à la création d’un écosystème favorable et facilitateur pour l’émergence de ces entreprises publiques sans s’ ingérer dans leur gestion quotidienne et d’éviter d’être une partie prenante », a souligné M. Boumzar, tout en relevant au passage « les difficultés que rencontrent certains managers des sociétés étatiques à trouver des solutions aux problèmes auxquels elles sont confrontées ces entreprises ».

Dans ce contexte, il a relevé l’urgence de dépasser les systèmes classiques de gestion des entreprises basés notamment sur l’attente des instructions des pouvoirs publics et la couverture « politique » des ministres pour agir.

« Nous avons besoin aujourd’hui de managers proactifs, agiles qui s’adaptent aux nouveaux modèles économiques », a-t-il mentionné avant d’évoquer le cas des entreprises du secteur des Télécommunications qui ont investi sur l’infrastructures mais sans pouvoir répondre, selon lui, aux attentes des citoyens en matière de digitalisation.

« Malheureusement, nos entreprises n’ont pas anticipé suffisamment sur le développement. Aujourd’hui, si nous restons sur des modèles classiques de gestion et nous attendons toujours les instructions du ministère, ceci ne vas pas marcher. Et si on décide de s’ouvrir à la concurrence, beaucoup de nos entreprises vont couler. Nous avons encore des sociétés pléthoriques avec des sureffectifs par rapport aux normes économiques », a-t-il fait observer.

Il a appelé à cette occasion à une véritable « mutation » du secteur public marchand pour sortir de cette situation.

La ministre de l’Environnement, Nassira Benharrats, a évoqué, pour sa part, la question du respect de l’environnement par les patrons des entreprises algériennes, soutenant que les managers doivent désormais intégrer et prendre en compte la dimension du management de l’environnement.

« Le coût des dommages environnementaux était estimé en 2015 à plus de 1200 milliards de DA, représentant environ 6,9 % du PIB. Et les choses ne sont pas améliorées depuis », a déploré Mme. Benharrats, préconisant à cet effet que toutes les industries algériennes soient conscientes de la question du respect de l’environnement et du réchauffement climatique.

Dans ce contexte, elle a annoncé la révision prochaine de la loi 01-19 portant sur la gestion des déchets afin d’élargir la responsabilité des producteurs et d’exiger la diminution de la production des déchets ainsi que d’encourager les activités de recyclage.

Quant au ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, El Hachemi Djaboub, il a rappelé que l’objectif principal du gouvernement demeure celui de la réduction du taux de chômage, d’où la nécessité de créer toujours des postes emplois, a-t-il ajouté.

Il a indiqué que les changements intervenus dans les statuts des entreprises publiques étaient parfois imposés par les réformes et parfois « sans raisons », soutenant que les interventions de l’Etat et les allocations financières allouées aux entreprises publiques ne sont pas pour autant en contradiction avec les exigences du droit.

A ce sujet, il a cité les cas de gouvernements de certains pays européens qui soutiennent des entreprises économiques parfois en contradictions avec les lois sur la concurrence et antidumping.

Le ministre du Travail a saisi cette conférence pour évoquer l’utilité de la révision de l’Accord d’Association avec l’Union européenne, dont des clauses sont, d’après-lui, « humiliantes pour les entreprises algériennes ».

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