« Le retour de la Libye sur la scène internationale et son affranchissement de l’étau du terrorisme sont à même de donner une impulsion au projet d’union maghrébine, qui est l’un des objectifs tracés pour l’édification de l’Algérie nouvelle, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune », a indiqué M. Belhimer dans une interview accordée à l’agence de presse russe Sputnik.
« Le problème libyen concerne les Libyens seuls », a réaffirmé M. Belhimer soulignant que « la sécurité de la Libye étant étroitement liée à celle de l’Algérie, celle-ci applaudit et soutient tous les efforts visant à réunir les Libyens autour de la table de négociations, unir leurs rangs et préserver leur intégrité territoriale ».
S’agissant de la position de l’Algérie quant à « l’initiative du souverain marocain, Mohamed VI, pour régler les différends » entre les deux pays, le porte-parole du Gouvernement a assuré que l’Algérie « est favorable à toute initiative visant l’édification et la réunification ».
Il a plaidé, à ce propos, pour l’adoption du dialogue, des voies et moyens légaux et de la transparence avec le respect des spécificités et de la souveraineté de chaque pays et des principes fondamentaux de la diplomatie algérienne, basés sur la non-ingérence dans les affaires internes des Etats.
Construire un édifice maghrébin uni, un objectif commun entre l’Algérie et le Maroc
Soulignant que « le Maroc est un pays voisin et frère avec lequel l’Algérie a des relations historiques et civilisationnelles profondes » et que les deux pays avaient pour « objectif commun l’édification d’un édifice maghrébin uni » M. Belhimer a souligné l’existence de la volonté politique chez les dirigeants des deux pays outre la communauté du destin à la lumière des défis de l’heure, notamment les implications de la crise sanitaire que traverse le monde.
« L’Algérie ne fait aucunement cas des tentatives visant à troubler le climat de fraternité entre les deux peuples car le but suprême pour elle est la mobilisation des volontés et des capacités pour l’édification d’une union maghrébine forte à même de nous permettre de protéger nos intérêts et de défendre notre unité », a-t-il précisé dans ce sens.
Et d’ajouter que : « cette démarche obéit au respect total des chartes internationales et décisions de la communauté internationale en matière de protection des peuples et de consécration de leur droit à l’autodétermination », comme c’est le cas pour la question sahraouie.
A propos de la coordination algéro-tunisienne concernant le dossier libyen, le porte-parole du Gouvernement a rappelé le rejet de l’Algérie de toute ingérence étrangère ou militaire susceptible de saper tous les efforts politiques consentis pour a réappropriation de la Libye par les Libyens, affirmant que la coordination avec la Tunisie visait à « bloquer les issues aux groupes terroristes qui visent à déstabiliser la région ».
Concernant la réalité d’une coordination entre l’Algérie et la Turquie sur ce dossier, M. Belhimer a rappelé que la Turquie « est un pays partenaire », notamment dans le domaine économique, et dont les relations avec l’Algérie étaient des « liens solides » séculaires, précisant que l’Algérie « n’a eu de cesse d’œuvrer à la recherche de solutions à la crise libyenne avec tous les pays pouvant apporter des propositions positives pour sortir ce pays de la spirale de la guerre et des affrontements.
A la question de savoir si l’Algérie pouvait autoriser l’utilisation de son territoire dans le conflit en cours en Méditerranée, le ministre de la Communication a réitéré que « l’Algérie, partant du principe de non-ingérence dans les affaires internes des Etats, rejette toute forme d’atteinte à la souveraineté nationale ainsi que l’utilisation de la logique de force dans la région, sous quelque prétexte que ce soit ».
L’Algérie « ne veut pas être partie prenante dans une guerre d’intérêts qui cache des visées de démantèlement des pays de la région sous le couvert de la lutte antiterroriste ou la poursuite des groupes armés », a soutenu le ministre de la Communication.
S’agissant du phénomène de recrudescence des groupes terroristes dans la région Sahélo-saharienne et les dangers qu’ils font peser sur la sécurité de l’Algérie, M. Belhimer a rappelé que « l’Algérie a été, dans les années 90, le premier pays cible du terrorisme, d’où sa grande expérience dans la lutte contre ce phénomène transnational et transcontinental ».
Il a mis en avant, dans ce sens, le travail de terrain des différents corps de sécurité et les efforts de la diplomatie pour contenir ce fléau dans le monde.
Algérie-Russie : Des relations « très privilégiées »
Evoquant les relations bilatérales avec la Russie, le ministre de la Communication les a qualifiées de « très privilégiées » à la faveur d’une constante coopération commune.
L’Algérie et la Russie entretiennent des relations cordiales, fraternelles et stratégiques à la fois », a-t-il souligné.
Pour M. Belhimer, la crise sanitaire à laquelle le monde est confronté, depuis des mois en raison de la pandémie Covid-19, a mis en avant « la qualité et la solidité » des relations algéro-russes, à travers les aides médicales envoyées à l’Algérie.
Concernant la question palestinienne, le ministre de la Communication a rappelé « les constantes de la politiques extérieure de l’Algérie » et qu’elle « demeurera, peuple est gouvernement, avec la Palestine qu’elle ait raison ou tort ».
« Nous sommes pour toute position ou initiative servant la question palestinienne et préservant son territoire et ses droits et nous réitérons notre engagement en faveur de la défense de cette cause en toutes circonstances et occasions », a déclaré M. Belhimer.
En réponse à des questions sur des dossiers nationaux, le Porte-parole du Gouvernement a expliqué que l’ensemble des créneaux du champ médiatiques hérité, qu’il a qualifié de « chaotique » nécessitaient un « assainissement », mettant en avant la succession de chantiers lancés pour la réforme et l’assainissement du secteur des « intrus et opportunistes « .
En matière de lutte contre la propagation du nouveau Coronavirus, le ministre a rappelé la batterie de mesures arrêtées à cet effet, soutenant que « l’Etat n’a pas hésité une seconde à prendre les mesures adéquates pour contenir l’impact de la pandémie, aussi bien aux plans sanitaire que social et économique ».
Pour ce qui est de l’incidence de cette pandémie sur le Plan d’action du Gouvernement pour cette année, M. Belhimer a fait savoir que « certains projets ont dû être gelés ou ajournés » néanmoins, a-t-il assuré, « les projets vitaux ont été maintenus, même si c’est à rythme plus léger ».
Il a rappelé, à ce propos, « la nouvelle vision » du Gouvernement pour la relance de l’activité économique et la recherche de nouveaux mécanismes pour son développement, notamment à travers la promotion des exportations hors hydrocarbures.
Quant à l’amendement constitutionnel, » revendication populaire de la société algérienne pour la concrétisation des réformes escomptées et le changement du mode de gouvernance », le ministre a expliqué que la consultation de toutes les parties avait pris le temps nécessaire pour englober toutes les questions à même de permettre l’édification de l’Algérie nouvelle.
L’enrichissement du document se poursuivra jusqu’à maturation juridique, politique et sociale du projet et le parachèvement ainsi de ses fondements avant de le soumettre au peuple pour référendum, a-t-il conclu.
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