ALGER- Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a ordonné, lors du Conseil des ministres qu’il a présidé dimanche, de trouver des solutions « réalistes et urgentes » à la situation actuelle des ressources en eau et de mettre en place un mécanisme national d’évaluation de la performance des services publics de l’eau.
Commentant l’exposé présenté, lors du Conseil des ministres, par le ministre des Ressources en Eau, Arezki Berraki sur le Plan d’action de son secteur, le Président Tebboune a mis en avant « l’impératif d’accorder la priorité à la situation actuelle des ressources en eau, à travers des solutions réalistes et urgentes en recourant à l’exploitation suffisante des eaux usées au Nord et au Sud du pays ».
Dans ce cadre, il a donné des instructions pour « la prise en charge immédiate du problème », et la mise en place d’un plan de raccordement entre les barrages, afin d’éviter une pénurie d’eau dans le pays, notamment face à une faible pluviométrie, appelant à prendre en considération la distribution équitable de cette ressource vitale entre les citoyens et les régions, en recherchant des sources renouvelables qui viennent s’ajouter au stock de réserve, notamment devant la demande croissante sur cette ressource vitale, en raison du développement socioéconomique et l’accroissement de la population.
Il a affirmé, dans ce sens, que « l’Etat poursuivra son soutien au secteur des ressources en eau, au vu de son impact sur la vie des citoyens et son rôle dans l’accompagnement du développement socioéconomique du pays », insistant sur la nécessité de veiller à l’utilisation rationnelle et la préservation de ces ressources en faveur des générations futures ».
Construction de quatre nouveaux barrages et augmentation du nombre de stations de dessalement
Dans le même sillage, le Président Tebboune a ordonné « d’introduire une réforme profonde dans les modes de gouvernance des eaux consistant en la mise en place d’un mécanisme national d’évaluation de la performance des services publics de l’eau et de lutte contre le gaspillage ».
Selon le communiqué du Conseil des ministres, « il est prévu d’atteindre, avant la fin 2020, une distribution quotidienne de l’eau potable dans 469 des 661 communes ayant enregistré un manque en eau potable. L’opération touchera toutes les communes et zones d’ombre dans les cinq années à venir.
Dans ce cadre, il a été décidé la construction de quatre nouveaux barrages et l’augmentation du nombre de stations de dessalement dans le nord et de déminéralisation dans le Sud du pays, ainsi que l’amélioration des services en matière d’eau potable et d’épuration à travers une série de mesures dont l’extension des réseaux, la généralisation de l’utilisation des énergies renouvelables, la lutte contre le gaspillage de l’eau, l’intensification du réseau de aboratoires d’analyse de qualité des eaux et la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les inondations.
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de l’adaptation du plan national de l’eau aux nouvelles données climatiques et de développement et à l’intégration des nouvelles tendances stratégiques du programme présidentiel, au vu que l’Algérie était située dans l’une des régions les plus touchées par les changements climatiques, ce qui explique pourquoi la part d’eau annuelle par citoyen demeure en dessous de la moyenne mondiale estimée à 40%.
Cette situation nécessite d’assurer des stocks stratégiques et garantir, dans le même temps, une adaptation « optimale » avec les zones à relief accidenté, les données démographiques et à l’expansion urbaine, ajoute la même source.
Concernant l’irrigation agricole, il a été décidé l’augmentation des superficies irriguées, la réhabilitation de nouveaux espaces pour le développement de l’agriculture sahraouie, la prise de mesures spécifiques dans les régions du Sud et des Hauts plateaux et le renforcement des ressources du réseau des eaux souterraines, en maintenant la même cadence de forage à usage agricole et en veillant à la protection des eaux souterraines de la surexploitation.
Il s’agit également de généraliser l’utilisation des techniques d’irrigation économes en eau et d’irrigation complémentaire dans le Sud et d’encourager l’épuration des eaux usées.
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