TIZI-OUZOU – Le rôle de la chanson kabyle et berbère dans l’affirmation de l’identité nationale a été mis en exergue dimanche à Tizi-Ouzou, à l’ouverture du premier colloque international sur le développement et la réalité de cette chanson organisée par l’Université Mouloud Mammeri (UMMTO).
Les différents intervenants lors de la première journée de cette rencontre ont souligné le rapport « entre l’identité et la chanson » et l’apport de cette dernière dans la prise de conscience et la quête de l’identité qui est « une dynamique historique et un processus complexe de longue haleine ».
Le Docteur Moussa Imarazène, de l’UMMTO, a observé dans sa communication que « la chanson Kabyle a été un moyen d’affirmation de l’identité, individuelle et collective, depuis la nuit des temps et a contribué à refléter le vécu des populations de la région à travers différentes étapes de son Histoire, mais aussi, à refléter la réalité sociale chantée par tous les poètes, hommes et femmes ».
Elle a aussi été, a-t-il ajouté, « un exutoire des frustrations vécues par l’individu au sein de la société, notamment, les femmes auxquelles elle a permis de transcender le regard de la société sur elles et de s’affirmer à travers leurs chants ». Et c’est « tout naturellement », a estimé Imarazène, que celle-ci « se soit transformée, à partir de la période coloniale, en un outil de la lutte politique porteur de conscience ».
Pour sa part, Hassina Khaedouci, enseignante au département de langue et culture amazigh de la même université a souligné lors de son intervention « la profondeur de la chanson kabyle à travers des textes sensés et significatifs ayant pour thème récurrent l’identité qui est une quête complexe ».
La chanson kabyle s’est, également, « illustrée par son influence sur d’autres régions et populations », a souligné, de son côté, Zizaoui Abdelmotleb, de l’Université de Marakech (Maroc) qui a parlé de « la forte influence de la chanson Kabyle sur la société marocaine dans la région du Sud-est ». Une influence qui s’est concrétisée, a-t-il expliqué, par « la traduction et l’adaptation de plusieurs chanson kabyles aux dialectes locaux, dont « Berouagghia » du groupe Ideflawen très célèbre dans cette région ».
Une trentaine de communications sont prévues lors cette rencontre placée sous le thème de « la chanson Kabyle et berbère: une quête identitaire et revendicative permanente », à laquelle participe des chercheurs et enseignants des universités d’Alger, Béjaia, Tizi-Ouzou, Bouira, Batna, du Maroc, Canada et d’Italie.
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