ALGER – Un ballet diplomatique est en cours en vue de mettre fin à la barbarie sioniste commise à l’encontre des civils palestiniens et qui continue de faire davantage de martyrs, au moment où la situation sanitaire et humanitaire dans la bande de Ghaza est « catastrophique ».
Le Brésil, qui préside actuellement le Conseil de sécurité de l’ONU, a ainsi convoqué pour vendredi une nouvelle réunion de cet organisme pour aborder notamment la situation humanitaire désastreuse dans la bande de Ghaza.
Le chef de la diplomatie brésilienne Mauro Vieira a interrompu une tournée en Asie pour se rendre à New York et participer à la réunion. Brasilia avait déjà convoqué une réunion d’urgence dimanche dernier.
De son côté, la Ligue arabe a tenu mercredi une réunion urgente au niveau ministériel, intervenue à la demande de l’Etat de Palestine, avec au menu la situation dans les territoires palestiniens occupés.
Le Conseil des ministres de la Ligue arabe a publié au terme de ses travaux, un communiqué final sur les voies d’une action politique pour faire cesser l’agression sioniste et réaliser la paix et la sécurité dans la région, l’Algérie et d’autres pays membres ayant toutefois émis des réserves sur certains termes, notamment celui « plaçant sur un pied d’égalité le droit inaliénable et imprescriptible du peuple palestinien à l’autodétermination et les pratiques de l’entité sioniste qui bafouent toutes les chartes et les résolutions de la légalité internationale ».
Le Conseil a aussi condamné « tout ce qu’a subi et continue de subir le peuple palestinien frère comme agressions et violations de ses droits », réclamant aussi la levée du siège de la bande de Ghaza ainsi que l’acheminement immédiat des aides humanitaires, des denrées alimentaires et du carburant, et l’annulation des décisions injustes de l’entité sioniste de couper les approvisionnements en électricité et en eau à Ghaza.
Dans ce contexte, l’émissaire chinois au Moyen-Orient, Zhai Jun, a déclaré que Pékin était « profondément attristée par l’intensification du conflit actuel » et qu’elle était « très préoccupée par la grave détérioration de la sécurité et de la situation humanitaire en Palestine », lors d’un échange téléphonique avec un responsable palestinien.
« Les priorités absolues sont un cessez-le-feu immédiat et la protection des civils », a-t-il ajouté.
Le représentant palestinien auprès des Nations unies, Riyad Mansour, avait, de son côté, qualifié de « génocide » le bombardement par l’entité sioniste de la bande de Ghaza et le fait d’imposer un siège complet à l’enclave palestinienne.
Encore plus de martyrs et de déplacés
Le bilan de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée s’est alourdi, jeudi, à 1448 martyrs et 6886 blessés. Dans le détail, 1417 Palestiniens, dont 447 enfants et 248 femmes, sont tombés en martyrs à Ghaza et 31 autres en Cisjordanie occupée.
Le nombre de personnes déplacées dans ce territoire densément peuplé de 2,3 millions d’habitants avait, mercredi en fin de journée, augmenté de 75.000 personnes supplémentaires et atteint 338.934, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans un communiqué publié jeudi.
En outre, onze employés de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA) ont été tués à Ghaza depuis samedi, date du début de l’agression sioniste. Aussi, 30 élèves des écoles de l’UNRWA ont été tués et huit autres blessés.
Dans ce contexte, Léo Cans, chef de Médecins Sans Frontières (MSF) pour la Palestine, basé à El-Qods occupée, a déclaré que « la situation à Ghaza est catastrophique. Les hôpitaux sont débordés et le nombre de blessés est extrêmement élevé. Il y a un afflux constant dans tous les hôpitaux de la ville sous blocus ».
« Couper l’approvisionnement en eau, en électricité et en carburant est inacceptable, car cela punit l’ensemble de la population et la prive de ses besoins fondamentaux », a condamné Cans.
La ministre palestinienne de la Santé, Mai Al-Kaila, a mis en garde jeudi contre l’effondrement de la situation sanitaire dans la bande de Ghaza à cause de l’agression sioniste continue qui a provoqué une grave pénurie de fournitures médicales, de médicaments et de poches de sang.
La ministre de la Santé a appelé les organisations internationales de santé à « aider à ouvrir des hôpitaux de campagne dans la bande de Ghaza, pour sauver la vie des blessés, en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées ».
Pour sa part, l’UNRWA a demandé jeudi une aide d’urgence de 104 millions de dollars pour sa réponse humanitaire multisectorielle au cours des 90 prochains jours dans la bande de Ghaza.
« L’aide aux civils doit être immédiate », a déclaré le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, citant l’eau, la nourriture et les médicaments, estimant qu’il est « extrêmement urgent » de garantir que l’aide humanitaire et la protection parviennent à tous les civils.
De son côté, le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a noté que les 13 hôpitaux et autres établissements de santé de l’enclave ne fonctionnaient que partiellement en raison du manque de fournitures et de carburant, avertissant contre une « grave pénurie d’eau potable » ayant affecté plus de 650.000 personnes.
L’Afrique du Sud soumettra à la CIJ un mémorandum contenant des preuves supplémentaires du génocide de l’armée sioniste à Ghaza