26e Sila: les influences mutuelles entre la musique et la littérature en débat

ALGER – Des écrivains et universitaires, réunis dimanche à Alger, ont évoqué la représentation de la musique à travers les textes poétiques et romanesques en Afrique, estimant que la musique et la littérature utilisent le son comme un « matériau commun ».

S’exprimant en marge du 26e Salon international du livre d’Alger (Sila) lors d’une rencontre sur la représentation des formes musicales dans les textes littéraires africains, les participants ont mis en avant les influences mutuelles entre la musique et les expressions (écrites) poétiques et littéraires.

L’écrivaine malienne, Fatoumata Keïta, a estimé que les chants traditionnels très présents dans ses romans, sont employés pour « exprimer des situations particulières » dont certaines pratiques locales souvent accompagnées d’un rituel alliant chant et musique.

Dans d’autres circonstances, a-t-elle, poursuivi, la musique contribue à renforcer un texte prônant la réconciliation ou toute autre question d’ordre individuel ou communautaire.

Pour cette romancière, également auteure de poèmes et d’essais, « les expressions poétiques et romanesques puisent souvent dans les sons des chants, pour exprimer la culture et l’identité dans toute sa diversité et sa richesse ».

L’écrivain sénégalais, Mamadou Samb, a relevé de son côté, que la musique, considérée comme un « support important de l’oralité » africaine, occupe une « place de choix » dans les textes littéraires des auteurs africains.

L’auteur de « Les contes de Ndayane » a expliqué que la musique, associée à un texte, est une « forme d’expression à part entière », citant en exemple la poésie chantée à travers laquelle l’auteur communique avec son public.

Cependant, il admet que « le texte littéraire ne peut pas reproduire la musique elle-même ».

Pour sa part, l’auteur algérien, Mohamed Abdallah, soutient que « les chants révolutionnaires s’emparent naturellement des musiques et des influences sonores » de l’environnement de l’auteur qui, selon lui, décide du type de prose à produire pour le lecteur.

Par ailleurs, les participants au débat, ouvert au public, ont évoqué l’importance de l’oralité exprimée dans les langues maternelles dans les luttes et résistances à travers le monde, en citant, en particulier, la cause palestinienne.

Le 26e Sila accueille des exposants, écrivains, historiens et des intellectuels de 18 pays africains, qui mettront en lumière les acquis culturels et littéraires du continent à l’honneur de cette édition.

Des conférences et des rencontres sont programmées en marge du salon à travers plusieurs thématiques, notamment sur le leader sud- africain Nelson Mandela (1918-2013) à l’occasion du dixième anniversaire de sa disparition, et « L’héritage de Frantz Fanon (1925-1961) dans le monde ».

Sous le slogan « L’Afrique écrit l’avenir » , le 26e Sila est ouvert au public tous les jours jusqu’au 4 novembre, de10h00 à 22h00 au Palais des expositions à Alger.  

 

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