2023 à Jijel, année de la floraison du tissu industriel et des exportations

2023 à Jijel, année de la floraison du tissu industriel et des exportations

JIJEL – La wilaya de Jijel a connu, en 2023, un décollage économique que plusieurs indicateurs confirment, à l’image de la relance et l’entrée en service de plusieurs unités de production, l’accroissement du volume des exportations de produits sidérurgiques par l’entreprise Algerian Qatari Steel (150% de plus par rapport à 2022) et l’augmentation de 7% des échanges commerciaux via le port de Djen Djen.

Il convient de noter, à ce titre, la relance des travaux de réalisation du complexe Koutama Agrifood de trituration des graines oléagineuses et de production des huiles et du tourteau, devant être opérationnelle au 1er semestre 2024, ou encore l’entrée en service de l’usine Jumagro de Taher, fruit d’un partenariat entre le groupe Agrodiv et le holding public Madar, spécialisée dans la transformation des fruits et légumes et la production d’huile d’olive vierge.

Le complexe Koutama Agrifood, situé dans le port de Djen Djen, dans la commune de Taher, est aujourd’hui, après l’accomplissement des procédures de transfert de la propriété à l’Etat algérien, en 2021, l’un des projets les plus importants auxquels les hautes autorités du pays attachent une grande importance.

L’unité comprend, a précisé son Directeur général, Abdelali Ferhani, une installation de trituration des graines oléagineuses et d’extraction des huiles végétales brutes, d’une unité de stockage des matières premières (soja) et d’une unité de stockage du produit fini avant la commercialisation des huiles végétales.

M. Ferhani a ajouté, dans une déclaration à l’APS, que le complexe, achevé à 80%, « avance d’un pas sûr » pour entrer en service aussitôt après des essais techniques prévus au cours du 1er semestre 2024.

Le même responsable a souligné que le complexe devrait couvrir 20% des besoins du marché national en huile de table, dès son entrée en service, 70 à 80% des besoins en aliments de bétail, grâce à la production de tourteau, avant de passer, dans un second temps, à l’exportation avec tout ce que cela implique économiquement en matière de ressources en devises pour le pays.

Détaillant ses propos, il a indiqué que la capacité de production du complexe consiste dans la trituration de 5.000 tonnes d’oléagineux par jour, la production de 1.000 tonnes/jour d’huile brute, la production de 4.000 tonnes/jour d’aliments de bétail avec, à la clé, 500 emplois permanents et 1.500 autres temporaires, permettant à la wilaya de Jijel de s’imposer en taux que « noyau » pour les industries alimentaires et de transformation.

L’année 2023 a aussi été marquée, dans cette wilaya, par la relance et l’entrée en service de l’établissement public économique Jumagro, situé dans la commune de Taher, fruit d’un partenariat entre le complexe Agrodiv (60%) et Madar Holding Company (40%), et spécialisé dans la transformation des fruits et légumes, et dans la production d’huile d’olive vierge (activité actuellement testée à la faveur de la livraison par l’entreprise Agral d’un premier lot de 60 tonnes d’olives), pour une capacité de 500 bouteilles/jour. Le président-directeur général de l’entreprise, Mebarek Ouali, a expliqué que la « ressuscitation » de cette entreprise a été rendue possible par la relance de l’activité des unités à l’arrêt.

Lors d’une récente visite de cette unité, le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun, avait considéré so, activité comme une « priorité du secteur » au regard de l’autosuffisance qu’elle permet et de la création d’emplois stables.

Il a souligné, dans une déclaration à l’APS, qu’il est également attendu l’entrée en service, dès le 1er trimestre de 2024, du reste des lignes de production pour, notamment, la transformation de fruits (jus, confitures), la congélation et le conditionnement de fruits et légumes, faisant observer que l’entrée en activité de la ligne de production d’huile d’olive vierge a permis, à elle seule, la création de 70 postes de travail directs et 200 emplois indirects. Des chiffres qui devraient passer, dès l’entrée en production de toutes les lignes de l’usine, à 250 postes permanents et 600 autres temporaires.

 

Algerian Qatari Steel, une entreprise de standing mondial

 

L’entreprise Algerian Qatari Steel (AQS), sise à Bellara, est l’un des « nerfs » économiques les plus importants de la wilaya de Jijel, en particulier, et de l’Algérie, en général. Les résultats probants qu’elle obtient et son « incursion », grâce à ses efforts à l’export, dans des marchés internationaux qui furent, il n’y a pas si longtemps, la « chasse gardée » de certains consortiums mondiaux hégémoniques, font de cette entreprise un authentique fleuron économique.

La liste, en vrac, des pays où l’on peut trouver du fer à béton et autres produits sidérurgiques labellisés « made in Algeria » est, à cet égard, édifiante : Belgique, Etats-Unis d’Amérique, Turquie, Roumanie, Chine, Italie, Qatar, Mauritanie, Lituanie, Albanie, Grèce, Portugal, Liban, Royaume-Uni, Danemark, Pays-Bas, Suède, Lettonie, Norvège, Allemagne, Estonie, Sénégal, Burkina Faso, Irak, Congo, Syrie, Tunisie et Libye.

Selon le Directeur général adjoint d’AQS, Sofiane Chaïb Setti, l’entreprise algéro-qatarie a pu exporter, cette année, 700.000 tonnes entre fer à béton et bobines d’acier pour une valeur de 400 millions de dollars, vers différents marchés internationaux, soit une augmentation de plus de 150% par rapport à 2022 qui avait vu l’exportation de 240.000 tonnes pour quelque 160 millions de dollars. Le développement de l’entreprise et l’extension de son activité ont également eu un impact positif sur l’emploi au niveau local, le nombre de travailleurs étant passé de 1.265 en 2022 à 2.724 en 2023, ce qui a permis de réduire le taux de chômage en offrant des opportunités d’emploi directs et indirectes dans la wilaya de Jijel.

La qualité des produits AQS a permis à l’entreprise d’obtenir de nombreuses certifications auprès de divers organismes internationaux spécialisés et faisant autorité dans le domaine, tels que la certification de qualité ISO, celle délivrée par GlobeCert AB pour la commercialisation de ses produits en Scandinavie, par Kiwa pour les marchés des pays Baltes, par Cares Steel Certification pour l’Angleterre, l’Australie, Singapour, l’Irlande et autres pays se conformant aux certifications de cet organisme et, enfin, par l’organisme polonais Zetom pour les pays d’Europe de l’Est.

Le port de Djen Djen a connu, de con côté, une augmentation significative de ses échanges commerciaux, qui sont passés de 9,2 millions de tonnes en 2022 à 9,8 millions de tonnes en 2023, soit une augmentation de 7%. Selon le président-directeur général de ce port, Abdeslam Bouab, les exportations hors hydrocarbures (fer, ciment, matériaux de construction et autres) ont enregistré une augmentation estimée à 3% en 2023, étant entendu que ce chiffre est appelé à augmenter, après la réception du terminal à conteneurs dont les travaux débuteront en 2024.

Il est également attendu que l’activité du port augmente au cours du premier semestre 2024 après la réception et la mise en service, respectivement en avril et juin prochains, de deux équipements de chargement automatique importés de Chine. Des équipements qui accélèreront les opérations d’expédition des marchandises à exporter et rendront aisés et rapides l’accostage, le chargement et le déchargement des navires, et, partant, réduiront substantiellement le temps d’attente en rade et, conséquemment, les surestaries.

Il est à parier que dans peu de temps, l’évocation de Jijel et de sa région imposera à l’esprit le port de Djen Djen, le complexe sidérurgique AQS, les nombreux complexes industriels et autres unités de transformation, et non plus seulement la majestueuse corniche et la côte de Saphir qui font et feront toujours la réputation de l’antique Igilgili.

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