2023 à Bejaia : mise en chantier du gisement de zinc et plomb de Tala Hamza-Oued Amizour

2023 à Bejaia : mise en chantier du gisement de zinc et plomb de Tala Hamza-Oued Amizour

BEJAIA – La mise en chantier de l’usine de traitement du zinc et plomb de Tala Hamza-Oued Amizour en novembre dernier, a imprégné l’année 2023 à Bejaia et marqué concrètement le début de la réalisation de ce projet minier qui aura attendu 17 ans pour se voir se concrétiser.

Il aura fallu un effort particulier ces deux dernières années pour sortir le projet de l’ornière administrative et technique dans laquelle il s’était engoncé près de deux décennies, et permettre ainsi son avènement avec tous les impacts positifs attendus après sa mise en production.

En effet, le projet de zinc et de plomb Tala Hamza-Oued Amizour qui s’étend sur une superficie de 23,4 hectares, dispose de l’une des plus grandes réserves mondiales en la matière et fait partie des projets miniers structurels et prometteurs du pays.

Au-delà de toutes ses multiples retombées, le projet est d’envergure mondiale et son importance économique est de nature à « positionner l’Algérie sur le marché international », avait affirmé en novembre dernier, lors de la pose de la première pierre de l’usine, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, qui a estimé que la mise en exploitation du gisement va « renforcer les performances du secteur des mines et la création d’une valeur ajoutée en soutien aux efforts de diversification de l’économie nationale ».

Les études de risque et d’impact sur l’environnement ont été réalisées respectivement en septembre 2022 et janvier 2023, et des mécanismes ont été mis en place pour encourager la recherche, la prospection, l’exploitation et la promotion des entreprises versées dans l’industrie minière et développer le secteur des industries extractives.

Des mesures « strictes » ont été prises pour protéger l’environnement des éventuels impacts du projet, ont rassuré le ministère de l’énergie et des mines, et celui de l’Environnement.

Les technologies modernes utilisées dans ce projet permettent d’entamer les travaux avec toute la sécurité nécessaire et le respect de l’environnement, grâce à l’engagement des opérateurs et un suivi régulier du respect des normes de sécurité et environnementales depuis la préparation du gisement jusqu’à l’exploitation, avait expliqué M. Arkab.

Après l’aménagement, la construction et la qualification du site de l’usine, implantée aux abords de la RN.75 (Bejaia-Sétif, par Amizour) et à moins de 20 KM du port de Bejaia, dans un délai n’excédent pas 24 mois, l’ouvrage est conçu pour « accéder aux normes de qualité compatibles avec les exigences les plus pointues du marché mondial », a souligné Mériem Touati, directrice de la Western Mediterranean Zinc (WMZ), une joint-venture algéro-australienne, détentrice du permis d’exploitation du gisement depuis 2006.

Le président directeur général de la société minière Australienne Terramin Australia Limited, partenaire du projet avec le groupe algérien Sonarem, M. Feng Cheng, estime que « cette mine sera un modèle de référence dans le domaine de l’industrie minière ».

 

Une opportunité pour l’Algérie d’améliorer ses plus values

 

Au-delà des technologies à mettre en place pour l’extraction et le traitement des minéraux, le gisement tranche et impose avec son envergure, avec une réserve globale établit à 54 millions de tonnes de minerais dont 34 millions de tonnes exploitables sur une durée de vie de 20 ans.

Ses gestionnaires prévoient d’en extraire deux (2) millions de tonnes par an, dont 170.000 tonnes de concentré de zinc et 30.000 tonnes de plomb, passibles d’augmentation, notamment pour le zinc, ciblé pour fournir des performances lorsque l’usine aura atteint sa vitesse de croisière, allant jusqu’à 250.000 tonnes, selon plusieurs experts qui le placent « parmi les cinq plus grands gisements du monde ».

La réalisation de ce projet dont le coût est estimé à 471 millions USD, passera par trois étapes principales. La 1ère concernera la construction de la mine et de l’usine en 2 à 3 ans, tandis que la deuxième sera consacrée à la mise en exploitation de la mine pour 19 ans. Lors de la 3ème phase, il sera procédé à la fermeture et à la réhabilitation du site exploitée pour une durée de 5 ans.

Par un heureux hasard, la mise en chantier du gisement intervient dans un contexte marqué par une stagnation, voire une progression lente de la production mondiale, selon les experts réunis en octobre dernier à Bejaia à l’occasion d’un colloque national sur le gisement Tala-Hamza-Amizour.

Les experts avaient expliqué la tendance par la fermeture de plusieurs gisements arrivés à terme, notamment en Australie, la multiplication des usages à base de zinc qui, en plus de la galvanisation de l’acier, prépondérant, gagne en application dans les composés chimiques et les pièces moulées sous pression, et qui renforcent la demande globale et dont la conjonction a conduit à la hausse des prix.

« C’est une opportunité pour l’Algérie d’améliorer ses plus values », a-t-on estimé, soulignant avec force, voire enthousiasme, l’importance de ce projet qui, pour M. Arkab, entre « dans le cadre du développement du secteur  minier et de la relance des activités en rapport ».

Son entrée en exploitation vers 2026, selon les estimations de WMZ, va s’accompagner d’une création de quelque 1.000 postes de travail directs et 4.000 autres indirects, et d’une mise en place d’un large système de formation professionnel, dont une partie prise en charge par l’université.

M. Arkab a assuré, dans ce contexte, que la priorité sera donnée à la formation et à l’emploi des jeunes de la région.

Le ministère de tutelle prévoit la réalisation d’un chiffre d’affaires de 215 millions USD et d’un résultat net de 60 millions USD, à partir de ce projet .

Sur le plan régional, il s’agira surtout d’un fouettage global de l’économie de la wilaya, qui entend en saisir l’opportunité pour se donner une forte dynamique, surtout que le début de la concrétisation du gisement coïncide avec la livraison de deux autres projets d’importance, en l’occurrence celui de la pénétrante autoroutière Bejaia-Ahnif (Bouira) et celui du déboulement et de l’électrification de la voie ferrée reliant Bejaia à Béni-mançour sur 100 kms.

 

 

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