2022: 100 millions de migrants, un record qui n’aurait jamais dû exister

2022: 100 millions de migrants, un record qui n’aurait jamais dû exister

NEW YORK (Nations-Unies) – Cent millions de personnes ont été forcées de quitter leur foyer en 2022, a déclaré mercredi, le Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR), déplorant « un record qui n’aurait jamais dû exister ».

Le chiffre de 100 millions, qui inclut les personnes fuyant les conflits, la violence, les violations des droits de l’Homme et les persécutions, a été décrit par le chef de l’agence, Filippo Grandi, comme « un record qui n’aurait jamais dû exister ».

Ce chiffre est en hausse par rapport aux quelque 90 millions de 2021. Les flambées de violence et les conflits prolongés ont été des facteurs migratoires déterminants dans de nombreuses régions du monde, dont le Yémen, l’Ethiopie et la Birmanie, entre autres.

Des milliers de migrants désespérés se sont dirigés principalement vers l’Europe, confiant leur vie à des trafiquants d’êtres humains et entreprenant des voyages périlleux à travers la Méditerranée, qui, trop souvent, se sont achevés tragiquement.

Le conflit armé au Yémen, depuis 2014, entre les forces dépendant du gouvernement soutenu par une coalition armée dirigé par l’Arabie Saoudite et le mouvement Ansarullah (Houthis) a provoqué une catastrophe humanitaire, et contraint plus de 4,3 millions de personnes à quitter leur foyer.

Malgré la situation désastreuse au Yémen, ce pays reste une destination et un point de transit pour les migrants en provenance de la Corne de l’Afrique.

Concernant la Birmanie, des centaines de milliers de Rohingyas ont fui leur foyer, suite à une campagne  de persécution menée par les forces militaires. Près d’un million de personnes vivent aujourd’hui dans le camp de Cox’s Bazar, au Bangladesh voisin.


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S’ajoutent, des millions de déplacés en Ethiopie, en raison du conflit armé dans la région du Tigré depuis novembre 2020 entre, d’un côté, les forces nationales éthiopiennes, les troupes érythréennes, les forces amhara et d’autres milices, de l’autre les forces loyales au Front de libération du peuple tigréen.

Le 2 novembre dernier, gouvernement et rebelles ont signé à Pretoria un accord visant à mettre fin à un conflit qui a ravagé durant deux ans le Nord de l’Ethiopie, faisant des dizaines de milliers de morts et plongeant la région dans une profonde crise humanitaire.

Cet accord prévoit notamment un désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l’autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès à la région. Depuis, les combats ont cessé, de l’aide alimentaire et médicale arrive peu à peu.

Concernant le nombre de personnes décédées ou disparues en tentant de rejoindre l’Europe par bateau, les statistiques publiées par le HCR en avril dernier ont indiqué que leur nombre a doublé entre 2022 et 2021, pour atteindre plus de 3.000.

Cela n’a pas suffi à dissuader de nombreux migrants de s’exposer à des risques considérables en tentant une traversée maritime. En une seule tentative, en mars, au moins 70 migrants ont été déclarés morts ou disparus au large des côtes libyennes, point de départ de nombreuses traversées, alors qu’en août, des dizaines de morts ont été dénombrés lorsqu’un bateau a sombré au large de l’île grecque de Karpathos.

En décembre dernier, le HCR a annoncé que la communauté internationale avaient promis quelque 1,13 milliard de dollars, un montant record, pour apporter un soutien aux personnes déplacées par les conflits, la violence et les violations des droits de l’Homme.

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