1er mai: syndicats, « gilets jaunes » et militants du climat expriment l’ampleur de la crise française

1er mai: syndicats,

PARIS – Les manifestations traditionnelles des travailleurs, auxquelles cette année se sont joints les « gilets jaunes » et les militants du climat, se sont déroulées mercredi dans un contexte particulier où les manifestants ont exprimé en quelque sorte l’ampleur de la crise qui traverse la France.

Les récentes annonces sociales du président Emmanuel Macron, d’un coût de 17 milliards d’euros, en vue d’apaiser la crise née du mouvement des « gilets jaunes », depuis le 17 novembre 2018, ne semblent guère donner de satisfactions aux Français.

Selon un décompte du ministère de l’Intérieur, il y avait plus de 150.000 manifestants à travers la France, dont 16.000 à Paris, alors que la Confédération général du travail (CGT) parle 80.000 manifestants à Paris et un comptage du cabinet Occurrence pour un collectif de médias évoque 40.000.

La guerre des chiffres qui s’est installé explique un peu cette « déchirure » qui existe entre les contestataires et le président Macron qui a réitéré la semaine passée qu’il ne changera rien de sa politique de réformes, soulignant sa nécessité pour la France.

Selon la CGT, il a eu 225 rassemblements à travers le pays qui se sont déroulés, dans la majorité, dans une ambiance festive. A Paris où le cortège, qui s’était ébranlé de Montparnasse en direction de la place d’Italie, a connu des heurts avec des incidents sporadiques entre des militants radicaux et des forces de police.

Pour cette journée, les services de sécurité étaient déjà sur le qui-vive et appréhendaient l’infiltration de quelques 1000 à 2000 Black blocs (militants anticapitalistes et antifascistes vêtus de noir et masqués) au sein du cortège. Pour la capitale, plus de 7.400 policiers et gendarmes ont été déployés, un dispositif vivement critiqué par les syndicats CGT et Solidaires.

Mais ce dispositif n’a pas empêché des heurts entre les Black bloc les policiers qui ont chargé à coup de gaz lacrymogène. Dans un communiqué, la CGT a dénoncé « une répression inouïe et sans discernement » de la part des forces de l’ordre, en réponse aux « actes de violence de certains ».

Une agence bancaire a été attaquée par des casseurs et des motos garées ont brûlés et mobiliers urbains saccagés.

Selon la préfecture de police de Paris, 330 personnes avaient été interpellées et 220 placées en garde à vue vers 18h00. Les forces de sécurités ont procédé à 15.306 contrôles préventifs depuis le début de la journée.

A la faveur d’une récente loi « anticasseurs », source de polémique, le président Macron a demandé que la réponse à ces Black blocs soit « extrêmement ferme » en cas de violences.

Lors de cette journée, les manifestants ont scandé des slogans contre le gouvernement, contre les inégalités sociales, dénonçant les violences policières.

Parmi les slogans, on pouvait lire « Pouvoir d’achat : ils ne veulent pas nous entendre, on va faire + de bruit », « Nous demandons d’arrêter de nous saigner », « des vieux dans la misère, des jeunes dans la galère : de cette société-là, on n’en veut pas » ou « Macron, tu l’entends la colère sociale? ».

A lire également

Lire également