18e Andaloussiates El Djazair : Belle prestation de l’association « Maqam » de Constantine

ALGER- La scène des 18e « Andaloussiates El Djazair » a accueilli, vendredi soir à la salle Ibn-Khaldoun, l’association culturelle et musicale « Maqam » de Constantine, un grand Ensemble de musique andalouse qui a célébré l’ancestralité de ce patrimoine de la culture algérienne.

Accueillie à la mythique salle Ibn-Khaldoun, la vingtaine d’instrumentistes, dont six musiciennes, de l’Orchestre de l’Association « Maqam » était dirigé d’une main de maître par le maestro, Moundji Benmalek, un Chef d’orchestre -également président de ce bel Ensemble- aux qualités exceptionnelles, au regard de la rigueur et du professionnalisme observés par tous les éléments de ce collectif.

Dans des atmosphères solennelles, l’Ensemble constantinois a rendu une prestation pleine, empreinte de pureté et de droiture académique, un sans faute hautement apprécié par le public malheureusement peu nombreux, comparable, de l’avis d’un spectateur, « au rendu d’un support sonore commercial (CD) dont le travail aurait été revu, corrigé et peaufiné à la perfection, avant de descendre sur le marché ».

Durant une heure de temps, l’Ensemble « Maqam » a rendu en un seul jet et sans interruption aucune, une prestation en deux parties : d’abord quelques extraits de « Bachraf Kamaroun » suivis de « Noubet H’çin Saba », ensuite et dans le genre hawzi, les pièces, « Ya Layem » d’Ahmed Bentriki et « Khatri bel’djfa t’âddeb », communément connue sous le titre de « Et’Taleb ».

Brillamment menée par un chant d’ensemble marqué par l’alternance des voix féminines et masculines, la prestation de l’association « Maqam », aura également été relevée par la voix présente et étoffée de Mâalem Rabie et la virtuosité du violoniste à l’istikhbar, Riadh Bentalha, ainsi que par la régularité rythmique du « drabki » (percussionniste) Karim Bastandji, dont le groove et la cadence n’ont pas bougé d’un iota.

Dans une ambiance de grands soirs, le ton relevé de l’orchestration de l’Ensemble « Maqam », caractérisé par les sonorités denses des instruments à cordes pincées (ouds, kuitras et mandolines) mêlées à celles aiguës, du ney et du glissement de l’archet des violons, ainsi qu’aux cadences irrégulières, distinguées par les « nekkarates » (petites percussions à deux tambours retentissant au contact de deux baguettes), ont judicieusement restitué l’identité sonore du genre Malouf.

Fondée en 1995, l’association culturelle et musicale « Maqam » est « à but non-lucratif », et « n’est servie que par des bénévoles », a tenu à préciser son président Moundji Benmalek, avant d’ajouter que l’objectif principal de ce collectif, était de « préserver et transmettre le Patrimoine constantinois ».

L’Ensemble « Maqam » compte à son actif deux coffrets totalisant 11 CD et un clip sorti en octobre 2022 qui reprend « Bachraf Kamaroun », une pièce du patrimoine « enregistrée en 1908 sur un disque phonographique de format +78 tours+ et restée depuis, sans être revisitée », explique le directeur artistique du collectif.

Plusieurs fois lauréate du 1er prix au Festival du Malouf à Constantine, l’association est en phase de finir la préparation et l’enregistrement d’un nouveau coffret de quatre CD qui sortira, selon son président, durant l’été 2023.

Organisées par l’Etablissement Arts et Culture de la Wilaya d’Alger, « Andaloussiates El Djazair », est un espace de rencontres et d’échanges entre associations, visant à donner de la visibilité aux Ensembles de musique andalouse de toutes les régions d’Algérie.

Ouverte le 13 mai dernier, les 18e « Andaloussiates El Djazair » prennent fin samedi avec les prestations des Ensembles, « El Fekhardjia »d’Alger et « El Fen wen’Nachat » de Mostaganem.

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