1.200 médecins recrutés directement dans les hôpitaux français : Lyes Merabet pointe du doigt le système de santé - Algérie

1.200 médecins recrutés directement dans les hôpitaux français : Lyes Merabet pointe du doigt le système de santé

1.200 médecins algériens ont réussi aux épreuves de vérification de connaissances (EVC) en France. Ils pourront, désormais, exercer dans les hôpitaux de ce pays, conformément aux postes listés dans l’arrêté du 6 août 2021. Les médecins algériens, occuperont leurs postes de travail en fonction de leur spécialité et de leur rang de classement dans les EVC. 

Par Zoheir Zaid

Ils ont concouru parmi 2.000 praticiens à diplômes hors Union Européenne (PADHUE) et devront effectuer les fonctions supervisées pendant deux ans, avant d’obtenir l’avis des commissions nationales d’autorisation d’exercice pour déposer une demande d’autorisation d’exercice définitive auprès du CNG, le Centre nationale de gestion (CNG), «qui gère la carrière de plus de 62.000 praticiens hospitaliers, praticiens hospitalo-universitaires et directeurs de la fonction publique hospitalière.», lit-on sur son site Web.

Cette opération de recrutement vise à renforcer la couverture sanitaire dans les hôpitaux français, amoindrie par la pandémie mondiale de Coronavirus et l’âge avancé de quelques praticiens (même dans le secteur privé), dont beaucoup avaient, depuis longtemps, dépassé l’âge de la retraite mais continuaient à exercer, faute de personnel le remplaçant.

Les médecins algériens sont parmi les meilleurs

Cette affaire n’a pas laissé de marbre, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Lyes Merabet, qui, dans une intervention à la Chaine Tv Echourouk News, a déclaré que «Les médecins retenus sont parmi les meilleurs dans leur domaine. La preuve, ils ont été sélectionnés et seront recrutés directement sans bénéficier d’un cycle de perfectionnement au préalable.»

Abordant les causes de cette «hémorragie», il dira que «c’est tout l’écosystème de la santé qui doit être pointé du doigt, notamment, les conditions socioprofessionnelles du personnel médical et paramédical en constante dégradation.»

«Et depuis des années maintenant, a-t-il ajouté, que nous déplorions cette situation, celle-ci n’ait pas été solutionnée, et ce, en dépit des politiques engagées par les pouvoirs publics, avançant malheureusement à un rythme qui ne permet pas de faire évoluer les choses.»

Cinq spécialités à combler

Lyes Merabet a révélé également que la chirurgie, la réanimation, la cardiologie, la psychiatrie et la médecine générale, sont parmi les spécialistes perdues par l’Algérie, conséquemment à la sortie du territoire des médecins algériens.

«Le médecin généraliste est un métier que beaucoup de pays tentent d’en combler le manque, notamment, au niveau du secteur privé et de ce qu’on appelle les ‘’déserts médicaux’’, dans le milieu urbain et rural. Et ce, en procédant au recrutement des médecins généralistes, essentiellement à partir des pays de l’Est de l’Europe, surtout de la Roumanie qui en forme en quantité importante.», a-t-il tenu à préciser.

Enfin, Lyes Merabet a souligné que, «nous avions toujours dénoncé l’exode des médecins, que ce soit du secteur public vers le secteur privé, que de l’Algérie vers d’autres pays. Les médecins algériens ont toujours réussi dans leurs pratiques médicales, que ce soit aux USA, en France, que dans les pays du Golf, etc. Les valoriser localement éviterait leur exode. Tout simplement.»

Encadré :

L’arrêté du 6 août portant ouverture des épreuves de vérification des connaissances mentionnées aux articles L. 4111-2-I et L. 4221-12 du code de la santé publique, a été publié dans le Journal officiel de la République française Numéro 183 du 8 août 2021, au chapitre des textes généraux du ministère des Solidarité et de la Santé. 

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